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Ce dimanche 15 décembre, le pape François est attendu en Corse. Certes, il dira la messe devant des dizaines de milliers de fidèles à Ajaccio. Mais il vient d’abord pour conclure un congrès dont le thème est : "La religiosité populaire en Méditerranée". Dès le début de son pontificat, dans Evangelii gaudium, il évoquait la "force évangélisatrice de la piété populaire" (§122). Plus récemment, dans son encyclique Dilexit nos d’octobre dernier sur le Sacré-Cœur, le Saint-Père demande que "personne ne se moque des expressions de ferveur croyante du peuple saint et fidèle de Dieu qui, dans sa piété populaire, cherche à consoler le Christ » dans une dévotion ancienne au Sacré-Cœur. Il oppose d’ailleurs cette religiosité aux "froids, distants, calculés et minuscules actes d’amour dont nous sommes capables, nous qui prétendons posséder une foi plus réfléchie, plus cultivée, et plus mature." (§160)
Mais le pape François n’est pas seulement un adepte théorique des dévotions populaires. Le successeur de Pierre les pratique lui-même avec assiduité, et ce depuis son enfance. Il aime ainsi raconter comment sa grand-mère, Rosa, qui lui a transmis la foi, l’emmenait s’agenouiller pendant le Chemin de croix du Vendredi saint dans les rues de Buenos Aires. D’après Véronique Lecaros, responsable de la chaire de théologie de l’Université catholique de Lima, la piété populaire est très présente en Amérique latine, notamment les fameux et "omniprésents" sacramentos (les sacramentaux en français) : eau bénite, processions, pèlerinages, bénédictions vénérations de saints… "Il n'y a pas cette séparation entre sacré et profane, telle qu’on la connaît dans les pays sécularisés, explique-t-elle à nos confrères de Vatican News. En Amérique latine, il y a cette forme de présence du divin, des anges, des esprits, des saints, qui est là, concret, palpable."
Notre-Dame des Miracles de Caacupé
Lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires, Jorge Bergoglio appréciait visiter les bidonvilles de la capitale argentine. Là, il trouvait l’occasion de prier avec et à la manière des pauvres. Dans la favela Villa 21, par exemple, il est venu de nombreuses fois prier dans l’église Notre-Dame des Miracles de Caacupé qui fait référence à un lieu de pèlerinage du Paraguay, pays d’où vient une importante communauté du quartier. Au moment de l’élection du pasteur argentin comme pape en 2013, un prêtre de la paroisse affirmait d’ailleurs : "De Bergoglio, nous avons appris sa religiosité populaire." Lors de son passage au Paraguay en 2015, François n’a pas manqué de prier avec un million de fidèles à Caacupé : "Avec vous ici, je me sens chez moi, aux pieds de notre mère, la Vierge miraculeuse de Caacupé."
À Rome, l’Argentin n’a pas perdu sa piété populaire. Avant et après chaque voyage en dehors de la Ville éternelle, il vient rendre visite à Notre-Dame représentée sans l’icône du Salus populi romani dans la basilique de Sainte-Marie-Majeure. Où il veut de surcroît être enterré. Dans sa biographie Vivre, mon histoire à travers la grande Histoire, le pape François levait aussi le voile sur des dévotions plus discrètes. Sur la table de chevet, c’est une statue de saint Joseph qu’il garde depuis les années 1970, particulièrement pour "les situations difficiles". Autour du cou, une médaille de Marie offerte par une amie de sa maman. Dans son coin prière trônent "une statuette de saint François d’Assise, une image de sainte Thérèse de Lisieux et un grand crucifix".