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Pardonner à quelqu’un pour une faute, c’est être deux personnes en face d’un mal qui les divise. Pardonner une faute est plus facile en distinguant la personne de la faute, en se centrant plus sur la personne que sur sa faute, surtout quand elle est proche, et sans pour autant l’excuser. Dans le pardon, justice et miséricorde s’entremêlent. Parfois on cherche à comprendre pour mieux pardonner, nécessité d’un dialogue sans se « prendre la tête » sur toutes les causes de son mal. Difficile mais simple, l’étrangeté du pardon est qu’il est gratuit, l’autre ne méritant pas d’être pardonné. Le pardon est difficile dans son exercice, mais il est fort par ses effets. Il est actif par un acte de volonté, comme l’amour.
Peut-on tout pardonner ? Tout, mais en son temps, en sachant que cela reste difficile mais possible à terme, avec un allié qui est le temps, dans la patience pour laisser l’autre faire son travail ou soi-même trouver plus de raisons de pardonner. Ne jamais dire : « Je ne lui pardonnerai jamais », car c’est fermer la porte à clé. Laisser un pied dans la porte ! Ne pas confondre les deux démarches : pardonner et demander pardon. Si nous ne sommes pas responsables de l’offense, nous le sommes de ce que l’on en fait. Ressasser dans le ressentiment (ressentir à nouveau) renouvelle et aggrave la peine. Au titre des obstacles, méfions-nous du refus de pardonner pour punir l’autre ou de l’illusion du pardon en oubliant ou en excusant son offenseur.
Les fruits du pardon sont la paix, même quand l’autre n’a pas demandé pardon, l’envie d’une réciprocité en demandant pardon à son tour, la liberté par rapport à l’offense et l’offenseur, et la réconciliation, somme du pardon demandé et accordé. La réconciliation demande que les deux finissent leur travail, contre le sentiment d’innocence pour l’offenseur et la victimisation pour l’offensé. Le plus beau verbe de la vie chrétienne et la marque du christianisme sont le pardon, parce qu’il est impossible à l’homme. Il devient possible en laissant Dieu pardonner en nous, dans la grâce de la Croix, où le Christ a tout pardonné pour nous : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34).