2.444 actes de haine contre les chrétiens ont eu lieu en Europe en 2023, selon un rapport de l'Observatoire sur l’intolérance et les discriminations envers les chrétiens en Europe (OIDAC) rendu public le 15 novembre. Basé à Vienne et créé en 2010 par le Conseil des conférences épiscopales d’Europe, l'OIDAC a identifié ces actes antichrétiens dans 35 pays d'Europe et répertorié plus de 230 attaques contre des personnes chrétiennes, incluant aussi bien les menaces verbales que la violence physique. Pour établir ces données, l'OIDAC s'est appuyé, entre autres, sur les chiffres du Bureau des droits de l'homme de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). Ce dernier a recensé 1.230 manifestations de haine contre des chrétiens en 2023, contre 1.029 en 2022.
Au premier rang de ce triste palmarès figure la France, qui comptabilise près de 1.000 actes de haine antichrétiens en 2023, soit près de 41% de ces actes, suivie du Royaume-Uni (plus de 700 en 2023), et de l'Allemagne qui affiche une augmentation de 105% d'actes antichrétiens (135 en 2022 contre 277 en 2023). L'Hexagone est surtout touché par des attaques dirigées contre des églises ou des cimetières (90% des faits antichrétiens), tout comme la majorité des pays européens dont les gouvernements ont fourni des éléments sur la nature des incidents répertoriés. Ainsi, 62% des actes antichrétiens en Europe sont des actes de vandalisme, suivis d'incendies criminels (10%). La violence physique demeure relativement rare, mais pas absente pour autant, avec 7% de cas recensés en 2023.
Motivations imprécises
"Sans grande surprise, les actes de violence contre les croyants juifs et musulmans ont été particulièrement nombreux", relève le rapport qui affirme que 9.000 actes de haine antisémites et 6.000 actes de haine antimusulmans ont été signalés par les gouvernements européens en 2023. Quelles sont les motivations de ceux qui ont perpétré de tels actes ? Difficile à dire. "Identifier les motifs de ces attaques demeure un défi, car la police tend à ne pas révéler ces informations extrêmement sensibles", relève le rapport. Sur les quelques pays qui compilent des statistiques spécifiques sur les actes antichrétiens, seule l'Allemagne en a relevé l'origine, notant 92 attaques "à motif politique" et 16 à "motif religieux".