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La vision apocalyptique du prophète Ezéchiel

Le prophète Ezéchiel peint par Michel Ange Buonarroti dans la chapelle Sixtine, Rome, 1510.

Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 05/10/24
Le nom d’Ezéchiel est associé à l’exil de Babylone au VIe s. av. J.-C. La vie de ce fils de prêtre sera marquée non seulement par la stricte observance des rites, mais également par des visions qui impressionnent encore de nos jours…

L’essentiel de ce que nous savons de ce prophète, l’un des quatre grands que compte l’Ancien Testament, provient du Livre de la Bible qui porte son nom. Ce récit haut en couleur débute par une situation que l’on peut facilement croire vécue par son auteur en raison des détails fournis ; écoute-t-on le : "La trentième année, le quatrième mois, le cinq du mois, je me trouvais à Babylone au milieu des exilés près du fleuve Kebar ; les cieux s’ouvrirent et j’eus des visions divines" (Ez 1,1). Nous apprenons alors que le roi Joïakîn fut déporté par le roi de Babylone Nabuchodonosor II avec le reste de son peuple, Ezéchiel comptant parmi les captifs du royaume de Juda. 

La vision apocalyptique

Ce même livre d’Ezéchiel rapporte une vision extraordinaire, celle d’une tempête et d’un gros nuage accompagnés d’un feu jaillissant et en son cœur une clarté "un scintillement de vermeil du milieu de feu", précisera le prophète. C’est là que se tenait le tétramorphe, la forme des quatre Vivants, mi-humaine, mi animale pouvant être rapprochée des quatre Évangélistes : "Ils avaient chacun quatre faces et chacun quatre ailes. Leurs jambes étaient droites ; leurs pieds, pareils aux sabots d’un veau, étincelaient comme scintille le bronze poli. Des mains humaines, sous leurs ailes, étaient tournées dans les quatre directions, ainsi que leurs visages et leurs ailes à tous les quatre." (Ez 1,6-11). Au-dessus, le Seigneur lui apparut dans un arc-en-ciel de feu et d’airain et lui intima l’ordre de rappeler les fils d’Israël qui s’étaient éloignés de la foi en raison de leur conduite impie… 

La ruine de la Ville Sainte

Mais, espérant la fin proche de leur captivité, les Juifs exilés ne comprennent pas l’annonce terrible d’Ezéchiel qui n’hésite pas alors dans son désarroi à leur prédire plus encore famines, désastres, dévastation du Temple, peste, etc. pour conclure : "Fils d’homme, tu diras : Ainsi parle le Seigneur Dieu à la terre d’Israël : C’est la fin ! La fin arrive aux quatre coins du pays" (Ez 7,2). Toutes les abominations commises par le peuple d’Israël sont ainsi évoquées en un récit enlevé digne des plus grandioses scènes de péplums et qu’il faut relire dans son intégralité afin de réaliser la portée du message prophétique d’Ezéchiel à son époque. Face à un tel malheur, la "Gloire de Dieu" quittera Jérusalem, signifiant le désamour du Seigneur pour son peuple infidèle…

Un espoir après les ténèbres

Les visions d’Ezéchiel offriront fort heureusement un message d’espoir après les abominations soulignées précédemment. Ainsi, l’évocation impressionnante au Livre d’Ezéchiel de la vallée pleine d’ossements auxquels Dieu redonne vie symbolise-t-elle la maison d’Israël revenue au Seigneur, un nouveau salut qui rachètera celles et ceux qui auront transformé leur cœur, non point en raison de leur mérite, mais du don gratuit venu de Dieu. Ce récit prophétique d’une très grande force à la fois littéraire et spirituelle aura une grande portée puisqu’il influencera notamment l’Apocalypse de Jean…

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