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En pèlerinage à Malte, l’appel de la mer

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Malte.

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Fleur Nabert - publié le 04/10/24
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Fleur Nabert, sculpteur et conférencière, participe à un pèlerinage Magnificat & Aleteia organisé à Malte cette semaine. Elle nous invite à suivre son carnet de pèlerinage sur l’archipel. Entre histoires et sensations, elle révèle toutes les facettes de cette destination et son immense portée spirituelle. (4/6)

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Il est 7h. Je décide d’aller voir le soleil se lever sur l’horizon de Sliema. Le spectacle est encore plus beau que ce que j’imaginais. C’est un océan d’or, surplombé par un soleil immense. La beauté de la Création se donne tous les jours. C’est nous qui ne savons pas toujours nous y rendre présents. Les yeux remplis de ces images solaires, je pensais avoir vu le trésor de cette journée. Mais un grand gréement de bois couleur caramel va nous emmener sur l’île de Gozo et nous faire goûter à l’appel de la mer. Nous longeons la côte. Ce serait mentir de dire que Malte est exemptée des immeubles de bord de mer qui ont champignonné dans les stations littorales depuis 50 ans. 

Lors de ma balade matinale cependant, j’ai vu un couple de Maltais prendre son petit déjeuner devant le paysage sublime. Et comme je les comprends et envie ce spectacle de chaque matin.  Il faut peut-être se consoler des architectures urbaines à haute densité en se disant qu'elles donnent, aussi, accès au beau, sans l’incarner. Mais le superbe navire qui file en ondulant longuement sur la mer bleue foncée m’enlève au XXIe siècle et me fait songer aux chevaliers de Malte restés pendant sept ans en exil sur la mer avant que Malte ne leur soit confiée !

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Le navire est un cavalier sur le cheval nommé Méditerranée. Il emmène les pèlerins dans un galop lent et profond qui fend le vent et les plaques de mica argenté que forme la lumière sur l’eau. Ce que j’avais senti en regardant l’archipel depuis l’avion revient : ce sentiment que l’île est un port d’attache pour un départ vers l’ailleurs. Je pense à ces chevaliers, 1.500 par bateau, 2m2 par individu, et cet appel de la mer aussi irrépressible qu’inconfortable parfois. Pourquoi ? Pour s’ouvrir à l’inattendu ? La vie du marin ressemble à la vie spirituelle. On se donne. Tout entier. À l’immensité. Se donner un peu confine à ne faire que du cabotage. La foi c’est l’appel de la haute mer. Sans savoir si le temps sera au calme délicieux ou au danger des tempêtes. Avec, comme en mer, la certitude que se joue quelque chose qui nous dépasse. 

L’île de Gozo

L’île où saint Paul fit naufrage apparaît. Simple bloc de roche surplombée de sa statue. Quelques encablures plus loin, en un instant la mer grossit. Le bateau ondule plus fort, s’enfonce plus profondément et se cabre plus haut. On saisit en un clin d’œil au goût d’Histoire que la mer peut ici devenir colère et jeter un apôtre en route vers Rome vers une côte qui sauve… et à laquelle il enseignera en retour le Salut.

Les plages de Gozo, à Malte.

Nous accostons sur l’île de Gozo et montons jusqu’au sanctuaire de Ta’ pinu. C’est une sorte de Lourdes Maltais où en 1883, la vierge a lancé à une humble femme revenant des champs un doux appel : "Viens! Viens !". J’entre dans l’église devenue basilique au XXe siècle avec ces paroles en tête et cherche leur écho. Je le trouve, non entre les murs, mais dans le chemin de croix écrit par Pierre-Marie Varennes, pour le pèlerinage. Ce "viens" s’incarne dans des médiations très humaines, inhabituelles. Elles rompent le ronronnement des paroles connues pour entrer dans le cœur avec des pointes non émoussées qui évoquent, sur le chemin du calvaire, l’abandon, la trahison, le reniement… tous ces manques dont nous sommes capables - même en face de l’amour infini. 

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Sanctuaire de Ta’ pinu, île de Gozo (Malte).

Heureusement cet amour infini, se redonne, dans chaque eucharistie. Et comme pour creuser encore l’analogie entre mer et vie spirituelle la messe sera dite… sur le bateau ! L’hostie sera élevée entre l’eau et ciel, sur le vivant calice de la création dont parle Teilhard de Chardin : "Recevez, Seigneur, cette Hostie totale que la Création, mue par votre attrait, vous présente à l’aube nouvelle."

En partenariat avec VisitMalta

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