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Place des laïcs, relations entre clergé et fidèles… De quoi va parler le Synode ? 

Pope Francis leads a mass on the opening day of the 16th Ordinary General Assembly of the Synod of Bishops 2023

Messe de lancement du Synode, 4 octobre 2023.

Valdemar de Vaux - publié le 01/10/24
La deuxième session du Synode sur la synodalité s’ouvre ce 2 octobre à Rome. Alors que la session précédente a fait couler beaucoup d’encre et suscitait des inquiétudes, celle-ci paraît désintéresser le plus grand nombre des fidèles. Tour d’horizon des sujets au programme…et de ceux qui ont été délaissés, au moins provisoirement.

Au début du mois d’octobre 2023, avant que ne commence la première session romaine d’un Synode sur la synodalité entamé deux ans auparavant, les fidèles catholiques se partageaient entre espoirs et inquiétudes. Les discussions ne laissaient tout du moins personne indifférent. Ce 2 octobre, la deuxième et dernière session commencera à Rome, et le monde catholique paraît peu concerné par la chose, même si le fruit des discussions a toutes les chances de désespérer les uns et d’insatisfaire les autres.

De quoi vont donc parler les 368 membres de l’assemblée synodale ? Les sujets retenus sont à la fois importants pour la vie de l’Église et moins diviseurs car tournés vers le fonctionnement de l’institution et la place de chacun dans les décisions pastorales. La publication d’un document par le Saint-Siège en mars dernier, a donné le la : intitulé "Comment être une Église synodale en mission ?", il oriente les discussions vers l’évolution des structures, des processus et des ministères qui permettent de lier synodalité et mission. "Le Synode porte sur la synodalité et non sur tel ou tel thème…", explique la Conférence des Évêques de France sur son site.

Des sujets théologiques 

Pour recentrer les discussions sur cette synodalité, ce sont donc cinq thèmes qui ont été retenus, et confiés pour un travail préparatoire à des groupes de travail ad hoc : le "vrai visage missionnaire" de l’Église locale (évêques, instances représentatives), des "groupements d’Églises" (statut des conférences épiscopales), de "l’Église universelle" (rôle de la Curie, œcuménisme, Églises d’Orient), la "méthode synodale" et le "lieu de l’Église synodale dans la mission". Dans l’Instrumentum laboris (document préparatoire qui fixe les axes de réflexion), la problématique est résumée en trois points : "relations", "processus", "lieux".

Parmi ces questions, deux devraient occuper plus de place : quid des ministères institués et de leur accès pour les femmes ? Comment l’évêque peut-il laisser de la place aux laïcs dans les décisions sans altérer son autorité ? En tout état de cause, cette dernière session plénière sera "très théologique" selon le cardinal Hollerich, rapporteur général, dans un entretien à KTO le 19.09. Le même souhaite que ce soit un "nouveau départ", qui ne débutera qu’à la publication d’un texte du pape François. À la fin de ces trois années de réflexion et d’écoute de l’Esprit-saint, le Saint-Père devra discerner quels fruits doivent être cueillis pour l’Église synodale qu’il appelle de ses vœux.

Les questions précises renvoyées à plus tard

Les questions plus précises, souvent médiatiquement plus attrayantes, ont été pour la plupart renvoyées à la sagacité de dix groupes de travail mis en place en mars dernier. Faisant travailler les membres des dicastères de la curie romaine, l’avancée de leur réflexion sera présentée le premier jour de la session plénière puisqu’ils sont issus des discussions de celle de l’an passé. "Il était impossible de tout traiter en quatre semaines", expliquait sœur Nathalie Becquart, du Secrétariat pour le synode des évêques, à nos confrères de La Croix le 18 mars.

Les dix groupes portent sur les "relations entre les Églises orientales catholiques et l’Église latine" ; "l’écoute du cri des pauvres" ; "la mission dans le contexte numérique" ; "la révision de la Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis dans une perspective synodale missionnaire" ; les "formes ministérielles spécifiques" ; les "relations entre les évêques" ; "la vie consacrée et les structures ecclésiales" ; "les critères de sélection des candidats à l’épiscopat" et la "fonction judiciaire" des évêques ; "le rôle des représentants pontificaux dans une perspective missionnaire synodale", le discernement sur les "questions doctrinales, pastorales et éthiques controversées" et les "fruits du cheminement œcuménique dans les pratiques ecclésiales". Autant de sujets qui ne seront donc pas traités dans les semaines à venir et qui devraient créer des frustrations.

Des débats enflammés

D’autres débats enflammés en ont déjà occasionné quand ils ont été tranchés, depuis la dernière session, par le pape. Avec Fiducia supplicans, le 18 décembre 2023, François a suscité de vives réactions en permettant la bénédiction de personnes homosexuelles et de divorcés-remariés tout en rappelant la doctrine traditionnelle de l’Église sur le mariage. En juin, il a surpris en expliquant aux journalistes américains de CBS qu’il fermait la porte au diaconat féminin. Au point d’être accusé par certains de couper l’herbe sous le pied aux membres du Synode.

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