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Sans en avoir l’air, ces questions peuvent mettre la pression à un enfant

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Karine Triot - publié le 30/09/24
“Avec qui as-tu joué aujourd’hui ?”, “Tu as eu des notes ?”, “C’est qui ton amoureux ?”... Autant de questions qui peuvent engendrer une préoccupation excessive chez un enfant.

Les questions des parents reflètent souvent leurs centres d’intérêt, leurs points d’attention ou encore leurs inquiétudes, mais elles peuvent aussi créer une préoccupation excessive chez un enfant. Petit florilège de phrases sensibles…

“Avec qui as-tu joué aujourd’hui ?”

Autrefois les parents s’intéressaient peu aux amitiés de leurs enfants. On allait à l’école pour apprendre, pas pour se faire des amis. Mais en 2024, à l’heure des réseaux sociaux, des likes et de Linkedin, les compétences psycho-sociales sont devenues un critère de vie réussie. Certains parents scrutent ainsi la vie relationnelle de leur enfant dès la maternelle et notamment le nombre d’anniversaires auxquels ils sont invités, mettant ainsi la pression à des enfants qu’une certaine solitude ne dérangeait pas. S’il est vrai que la capacité à être en relation est importante pour être heureux, il est d’abord nécessaire d’être bien avec soi-même. On n’a pas tous le même besoin de relations, et dans notre société de la connexion permanente, le goût de la solitude est aussi un atout.

“Tu as eu des notes ?”

La note n’est qu’une manière objective d’évaluer si une leçon est comprise ou apprise, elle ne dit pas la valeur intrinsèque de la personne, créée à l’image de Dieu, merveille parmi les merveilles ! Se focaliser chaque jour sur les notes peut éclipser d’autres valeurs importantes de l’école : le sens du travail, la curiosité, une culture générale nécessaire à l’exercice de l’intelligence. Et si on demandait plutôt à son enfant ce qu’il a appris de beau dans sa journée ?

“Alors, c’est qui ton amoureux ?”

Un amoureux est une personne qu’on aime d’amour, ce sentiment merveilleux qui engage le corps, le cœur et le cerveau et qui peut être terriblement douloureux. Autant dire qu’il faut s’y engager avec précaution ! Ces petites remarques amusées envoient à l’enfant le message « Tu pourrais » voire « Tu devrais avoir un amoureux ». A 4 ans, à 5 ans, peu d’incidence, sinon celle de projeter sur lui nos sentiments d’adultes. Plus tard, ces remarques peuvent inciter à s’embarquer de plus en plus jeunes dans des relations amoureuses, voire sexuelles, que les adolescents n’ont pas encore les capacités psychiques et physiques de gérer. Le temps de l’enfance est le temps de l’amour familial (avec l’interdit de l’inceste) et le temps de l’amitié pour expérimenter un lien privilégié, des activités partagées, une attention à l’autre et la liberté. Valorisons la beauté de cette relation qui peut être éphémère ou parfois durer toute la vie !

“Elle est gentille, ta maîtresse ?”

Soit elle l’est, et OUF ! L’enfant est sauvé pour l’année. Mais la question porte en elle le germe du doute : il y aurait des maîtresses pas gentilles ? Quelle angoisse pour ce jeune élève ! Soit elle ne l'est pas et la question se pose : peut-on passer une année scolaire sereine avec une maîtresse pas gentille ? Mais qu’est-ce qu’une maîtresse pas gentille ? Et si on expliquait plutôt à nos enfants que la maîtresse (et le maître !) ont la mission de leur apprendre de belles choses, qu’elle le fait du mieux qu’elle peut, avec son caractère et ses petits soucis, et qu’on n’est pas obligé de s’aimer pour bien travailler ? 

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