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Lampe, vitrail, objet d’orfèvrerie, gravure, sculpture, tableau, béquille, canne ou corset… Les ex-voto habillent les églises et les sanctuaires sans qu’un seul ne semble en être dépourvu. Si ses formes sont diverses, nombreuses sont les petites plaques de marbre gravé d'or qui recouvrent les murs des basiliques comme des chapelles de campagne.
En pratique
En théorie, n’importe qui peut, selon son bon vouloir, offrir à un sanctuaire un ex-voto. En pratique, la marche à suivre est tout de même régulée par un nombre précis d’étapes. Il faut ainsi en premier lieu demander au curé, ou au recteur, son autorisation en lui soumettant une demande écrite qui explique la raison de cette démarche et détaille la grâce obtenue, en plus de préciser le texte qui sera mentionné sur la plaque. Celle-ci sera conservée dans les archives paroissiales, dans le dossier des grâces. Le curé accorde ensuite, ou non, au fidèle la permission de réaliser la plaque mentionnée en lui suggérant éventuellement telle ou telle modification. Cet accord est nécessaire à la pose de l’ex-voto dans l’édifice.
En réponse à sa demande, le fidèle reçoit aussi habituellement l’adresse de la société de pompes funèbres qui réalise les ex-voto d’un lieu donné et c’est à lui de contacter ces professionnels. Les pompes funèbres Robert, qui réalisent les plaques de marbres déposées dans le sanctuaire de l’Île Bouchard expliquent ainsi à Aleteia que "le prix varie en fonction de la commande, de la taille de la plaque et du nombre de caractères choisis". Pour une petite plaque de 20x15 cm gravée d’une inscription simple comme "Merci Marie" ou "Ave Maria", le devis débute à 100 euros mais peut atteindre les 300 euros pour un modèle plus grand et une mention plus complexe. Il ne faut ensuite que quelques jours à l’entreprise pour réaliser la commande. Les motifs ou mentions annexes, précisées par le sanctuaire (Cœur Sacré, date, couleurs, symbole) doivent figurer à la demande du curé sur chaque ex-voto. C’est ensuite le sanctuaire lui-même qui en assure la pose sans la facturer au fidèle : il suffit, pour cela, de déposer la plaque au presbytère, qui peut éventuellement demander que soient aussi fournies les vis de fixation. L’usage veut aussi que le fidèle accompagne son geste d’une offrande pour le sanctuaire.
Une longue tradition
Les ex-voto sont offerts en signe de reconnaissance pour une grâce obtenue par l’intercession d’un saint, le plus souvent, par celle de la Vierge Marie. L’étymologie du mot, comme toujours, en éclaire le sens : ex-voto vient du latin "ex", c’est-à-dire "venant de" ou "issu de" et de "voto", lui-même tiré du latin "votum" qui a donné "vœu". Ex-voto signifie donc littéralement "venant d’un vœu réalisé" ou "issu d’une demande obtenue". Généralement en marbre et de taille variable, l’inscription qu’il porte varie d’un simple "merci" à un texte plus long détaillant la grâce, voire la date à laquelle celle-ci a été obtenue.
Les ex-voto sont offerts comme signes de gratitude, le plus souvent à la suite d’une prière exaucée demandant une guérison, une protection, une conversion, une vocation ou une naissance. Ils font ainsi la renommée de certains sanctuaires, comme à Notre-Dame-des-Victoires, à Paris, dont les murs sont recouverts par plus de 37.000 plaques de marbre dont la dernière date du 5 juillet 2021. À Pellevoisin, la Vierge elle-même apparaît à Estelle Faguette un ex-voto entre les mains : "Je vis entre elle et moi une plaque de marbre blanc que je reconnus pour être un ex-voto. Je lui dis : ‘Mais, ma bonne Mère, où faudra-t-il le faire poser ? Est-ce à Notre-Dame des Victoires, à Paris, ou à Pellevoi… ?’ Elle ne me donna pas le temps d’achever le mot Pellevoisin, qu’elle me répondit : ‘À Notre-Dame-des-Victoires, ils ont bien assez de marques de ma puissance, au lieu qu’à Pellevoisin, il n’y a rien, ils ont besoin de stimulant’."