La statue de la basilique Notre-Dame des Victoires, dans le IIe arrondissement de Paris, a bien failli disparaître lors de la Commune. Nous sommes le 18 mai 1871. Ce jour-là, des communards font leur entrée dans la basilique qui n’était encore alors qu’une église pour la piller. Mais un homme, Jacques Libman, s’interpose. Américain juif converti au christianisme, il n’hésite pas une seconde à interpeller les hommes présents et leur lance : "Vous n’avez pas le droit de toucher à la statue, on me l’a cédée". Un coup de bluff sous le regard de la Providence qui fait mouche ! Les communards, un instant décontenancé, ne s’approchent pas de la statue de Notre-Dame des Victoires et s’en vont.
Reconnaissance à Marie qui me permis de sauvegarder sa statue vénérée à Notre-Dame des Victoires.
En 1903, Jacques Libman offre un ex-voto commémorant cet événement sur lequel il est écrit : "Reconnaissance à Marie qui me permis de sauvegarder sa statue vénérée à Notre-Dame des Victoires". Perdu pendant des années, cet ex-voto a été retrouvé et réinstallé au pied de la statue à l’occasion du 150e anniversaire de son sauvetage.
Fondée en 1629 par Louis XIII, Notre-Dame des Victoires n’a pas tout de suite été une basilique. Désertée par les habitants du quartier au début du XIXe siècle, le curé de l’époque, l’abbé Dufriche-Desgenettes, aurait entendu une voix lui ordonnant de consacrer sa paroisse "au Très Saint et Immaculé Cœur de Marie". Ce qu’il fait au matin du 3 décembre 1836, fête de saint François-Xavier, patron des missions. Il érige également une confrérie tournée vers la prière pour la conversion de tous les pécheurs. Et, contre toute attente, les conversions se multiplièrent ce qui donna un nouvel élan à la paroisse où Marie y est invoquée comme "le Refuge des pécheurs". Elle a été élevée au rang de basilique mineure en 1927 par le pape Pie XI. Fait rare à Paris, ses murs sont couverts d’environ 37.000 ex-voto en remerciement à la Vierge.