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Kate, Caroline, Sigourney… les femmes sont fortes !

A photograph taken on September 10, 2024 shows the front pages of some of Britain's national newspapers, dominated by stories about Britain's Catherine, Princess of Wales following her announcement of having completed her course of chemotherapy following a shock cancer diagnosis earlier this year.

Blanche Streb - publié le 16/09/24
Notre chroniqueuse Blanche Streb revient sur le témoignage plein de force de la princesse Kate Middleton, dans son combat contre la maladie. Comme elle, tant de mères courage connues ou totalement inconnues nous ont précédés.

Comme des millions d’internautes, j’ai vu cette semaine la vidéo de Kate Middleton. Une vidéo pleine de douceur, de délicatesse et bien sûr, de beauté. À commencer par celle de Kate. Des images simples, presque ordinaires, d’une mère, d’un père, et de leurs enfants. Une balade de fin d’été, dans les blés. La princesse de Galles a choisi ce moyen pour annoncer publiquement la fin de sa chimiothérapie. Le message qu’elle a partagé ne manquait pas de force : « [Le cancer], avec humilité, vous met face à vos propres vulnérabilités d'une manière que vous n'aviez jamais envisagée auparavant, il donne une perspective nouvelle à tout. Cette période nous a surtout rappelé, à William et à moi, de réfléchir et d'être reconnaissants pour les choses simples mais importantes de la vie, que tant d'entre nous considèrent souvent comme acquises. D'aimer et d'être aimé, tout simplement. »

Caroline Aigle, un vrai phénomène

De nombreuses femmes, ayant traversé l’épreuve du cancer, sont devenues, par leurs témoignages, par leurs paroles fortes, parfois dures, et par leur courage, des exemples ou des figures inoubliables. Comment ne pas penser cette semaine à Caroline Aigle ? Il y a quelques jours, elle aurait fêté ses 50 ans, le 12 septembre. Il y a 10 ans, pour célébrer les 40 ans qu’elle aurait dû avoir, la Poste avait émis un timbre à son effigie avec en fond, un Mirage 2000 sur lequel elle volait. On se souvient avec émotion de son sourire lumineux, de son parcours hors du commun et de sa fin tragique. Elle était mère, épouse, polytechnicienne, triathlète et surtout première femme pilote de chasse à être affectée au sein d'un escadron de combat de l'armée de l'Air. Cela ne suffisait pas, Caroline rêvait d’aller plus loin, d’aller dans l’espace et devenir astronaute. Un vrai phénomène. Elle avait conscience d’ouvrir une porte singulière pour toutes les filles qui souhaiteraient suivre le même chemin, jusque-là essentiellement masculin. Malheureusement, la maladie l’a fauchée, à l’âge de 33 ans seulement, emportée par un cancer foudroyant, alors qu’elle attendait son deuxième enfant. 

L’urgence d’aimer

Son histoire continue de mériter d’être transmise aux générations qui nous suivent. Quand Caroline a découvert qu’elle était atteinte de ce cancer, elle était enceinte. Elle sait, car un médecin lui expliquera, que la grossesse peut accélérer l’évolution de la maladie, et que les traitements ne sont pas forcément bons pour le bébé à naître. Et que ce serait « plus simple », entend-elle, si elle n’était pas enceinte. Rappelons que nous en sommes en 2007. Depuis lors, des progrès colossaux ont été réalisés, en oncologie et dans la prise en charge des femmes enceintes. Mais Caroline n’a jamais aimé la facilité. Elle répondra, en parlant de son bébé, qu’elle ne veut pas le condamner. Sa sœur témoigne : « Si elle avait renoncé à Gabriel, elle serait morte de tristesse. » « Elle voulait donner la vie en croyant qu’elle n’allait pas la perdre », confiera une amie. 

« Aujourd’hui, je vis, et si j’avorte de Gabriel, quelque part, je meurs déjà » confiera-t-elle à son ami l’abbé Philippe Demoures, lui-même ancien pilote de chasse. Dans son homélie de funérailles, il aura ses paroles bouleversantes : « La grande leçon que tu peux nous donner aujourd’hui, Caro, c’est l’urgence d’aimer. Non pas une urgence de la peur, peur de ne pas avoir le temps, une urgence “au cas où il arriverait quelque chose”, mais une urgence vitale, qui nous dit que seul l’amour est porteur de vie. L’homme est fait pour la vie. Cette urgence seule peut permettre à l’amour d’être plus fort, de faire naître un trésor des évènements les plus tragiques comme celui qui nous réunit aujourd’hui » (in J.-D. Merchet, Caroline Aigle – Vol Brisé, Jacob-Duvernet, 2007). Son petit bébé Gabriel est né par césarienne, trois mois et demi avant le terme, à seulement 965 grammes, 18 jours avant que sa jolie maman ne s’envole pour l’éternité. Le ciel… « Dès que je suis là-haut, j’oublie tout le reste », confiait souvent la brillante pilote à ses proches. 

Sigourney Weaver, « juste des femmes »

Le 28 août, The Huffington Post  rapportait les propos de l’actrice américaine Sigourney Weaver ) la Mostra de Venise : « On me demande souvent pourquoi je joue des rôles de femmes fortes et je trouve toujours cette question étrange. Je joue juste des femmes, et les femmes sont fortes. » Ce n’est pas moi qui la contredirait. Les femmes sont fortes, y compris, et surtout, quand elles sont faibles. 

Il ne s’agit pas de glorifier l’épreuve, la maladie, la souffrance ou la mort, mais d’espérer, et de faire en sorte, qu’elles soient porteuses de vie, par la Grâce. Il y a des événements, des épreuves qui n’ont aucun sens, et n’en auront jamais. En tout cas à vue humaine. Et quand une épreuve semble n’en avoir aucun, vouloir lui en trouver un à tout prix ressemble à un trait d’orgueil, une forme de toute-puissance au cœur même de l’impuissance, et peut devenir un non-sens, ou un contresens. La souffrance est un mal. Un scandale. Et un mystère. Ce n’est pas pour cela que rien n’a de sens. Ce qui fera toujours sens sera la manière dont l’épreuve aura été traversée. C’est l’attitude intérieure, le courage, l’espérance reçue et vécue qui transfigureront l’épreuve et lui donneront un surplus de sens. C’est l’amour laissé derrière soi qui ne disparaîtra pas. « De l'obscurité peut naître la lumière » conclue Kate dans sa vidéo devenue virale. 

Tant de mères courage

Gianna Beretta Molla, Chiara Corbella-Petrillo, elles aussi mortes d’un cancer en donnant la vie, tant de mères courage connues ou totalement inconnues nous ont précédés. Gardons leur souvenir comme un trésor. Elles ont incarné ce message qui semble fou aux yeux du monde : il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime. Ces héroïnes gravent dans notre mémoire collective cette œuvre précieuse et éternelle : la conscience du miracle de l’existence.

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