Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi le vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
En septembre 1224, frère François est le premier homme au monde à recevoir les stigmates de la Passion du Christ. À ce jour, l’Église n’a officiellement reconnu que deux personnes stigmatisées : saint François d’Assise et, plus d’un siècle après lui, sainte Catherine de Sienne. La mémoire des stigmates de saint François est célébrée chaque 17 septembre et cette année marque les 800 ans.
François reçoit les stigmates un jour de septembre 1224, deux ans avant sa mort, aux alentours de la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix (14 septembre) alors qu’il s’était retiré depuis mi-août sur le mont Alverne avec quelques frères de son Ordre. En ce matin de septembre, saint François prie dans sa cellule. Il demande au Seigneur la grâce d’éprouver les mêmes souffrances que le Christ pendant la Passion : "Ô Seigneur Jésus-Christ, accorde-moi deux grâces avant que je meure. Autant que cela est possible, que dans mon âme et dans mon corps, je puisse éprouver les souffrances que Toi, Tu as dû subir dans Ta cruelle Passion, et ressentir cet amour démesuré qui T'a conduit, Toi, le Fils de Dieu, à souffrir tant de peines pour nous, misérables pécheurs !", supplie-t-il.
Peu de temps après, retiré dans la montagne, François a la vision d’un séraphin aux ailes resplendissantes qui, sous les traits d'un homme crucifié, descend du ciel. "François comprit pourquoi la divine Providence lui avait envoyé cette vision : ce n’était pas par le martyre de son corps mais l’amour incendiant son âme qui devrait le transformer à la ressemblance du Christ crucifié. C’est à ce moment en effet qu’apparurent dans ses mains et ses pieds les traces des clous telles qu’il venait de les voir chez cet homme crucifié", rapporte saint Bonaventure, l’un de ses biographes. La vision disparaît, mais les marques ensanglantées sur les pieds, les mains et le côté droit de François demeurent.
De son vivant, François prend soin de les tenir cachées et seuls ses frères les plus proches en ont connaissance. Ce n’est qu’au moment de sa mort, alors qu’il est étendu sur le sol de la petite chapelle de la Portioncule, que de nombreux témoins les observent : "Il semblait qu’on venait presque de le déposer de la croix : il avait les mains et les pieds transpercés de clous et son côté droit était comme blessé par une lance", relate Thomas de Celano, premier biographe de saint François.
Le sanctuaire de La Verna
Le sanctuaire de l’Alverne, ou La Verna, en Toscane, entretient la mémoire des stigmates de saint François. Au cœur des Apennins, à plus de 1.000 mètres d'altitude, dans le parc national de la forêt du Casentino, un sanctuaire est édifié sur le lieu même où saint François aurait reçu les stigmates. Le Mont Alverne a été donné à saint François en 1213 par le Comte Orlando de Chiusi della Verna. Le comte a décrit ce site comme un lieu idéal pour la prière et la contemplation : "J'ai en Toscane une petite montagne qui s'appelle le mont Alverne, d'un caractère très solitaire et sauvage et qui convient à ceux qui veulent faire pénitence dans un lieu isolé, ou à ceux qui veulent vivre dans la solitude. Si vous le voulez, je vous la donnerai volontiers, à vous et à vos frères, pour le salut de mon âme." Un ermitage fut établi sur le mont et François et ses disciples y vinrent à plusieurs reprises pour des retraites. L’été 1224 est son dernier séjour à La Verna.
Le sanctuaire comprend aujourd’hui la petite église de Santa Maria degli Angeli construite par saint François lui-même, le couloir et la Chapelle des Stigmates qui marque le lieu exact où saint François reçut les stigmates, ainsi que la Basilique dédiée à Santa Maria Assunta. De nombreuses grottes, au creux desquelles saint François aimait se recueillir, entourent ce lieu.
Les stigmates, ce don de ne faire qu’un avec le Christ crucifié
Le théologien suisse Hans Urs von Balthasar a vu dans les stigmates "une expression de l’amour du Crucifié". Dans son livre La gloire et la Croix, il écrit : "L’amour de l’homme amollit la cire du cœur, l’amour de Dieu y imprime son sceau". Le franciscain Éric Bidot explique que "ces marques des clous de Jésus imprimées dans la chair de François, nous pouvons les comprendre comme les signes – ou sceau – de la conformité de la vie de François avec celle de Jésus. François a cherché à aimer et, dans son initiative gratuite, Dieu a comme confirmé cet amour par ces signes visibles". Lors d’une audience générale sur saint François d’Assise, le pape Benoît XVI souligne qu’à travers les stigmates, François "devint ainsi un avec le Christ crucifié : un don qui exprime son intime identification avec le Seigneur".
Pour le pape François, c’est aussi à travers ces plaies que se manifeste la miséricorde du Christ ressuscité : "Les stigmates rappellent à tous la douleur endurée pour notre amour et notre salut par Jésus dans sa chair; mais ils sont aussi un signe de la victoire pascale: c'est précisément à travers les plaies que la miséricorde du Crucifié Ressuscité, comme à travers des sillons, coule vers nous", a-t-il déclaré le 5 avril 2024 aux Franciscains de l’Alverne à l’occasion des 800 ans des stigmates. Le Pape a clôturé l’audience en invitant à invoquer saint François et à lui demander une grâce de conversion avec cette belle prière :
Saint François,
homme portant les plaies de l'Amour Crucifié dans le corps et dans l’esprit,
nous nous tournons vers toi, orné des stigmates sacrés,
pour apprendre à aimer le Seigneur Jésus,
nos frères et sœurs avec ton amour, avec ta passion.
Avec toi, il est plus facile de contempler et de suivre
le Christ pauvre et crucifié.
Donne-nous, François,
la fraîcheur de ta foi,
la certitude de ton espérance, la douceur de ta charité.
Interviens pour nous,
pour qu'il nous soit facile de porter les fardeaux de la vie
et que, dans les épreuves, nous puissions expérimenter
la tendresse du Père et le baume de l'Esprit.
Que nos blessures soient guéries par le Cœur du Christ,
afin que nous devenions, comme toi, des témoins de sa miséricorde,
qui continue de guérir et de renouveler la vie
de ceux qui le cherchent d'un cœur sincère.
Ô François, semblable au Crucifié
fais que tes stigmates soient pour nous et pour le monde
des signes rayonnants de vie et de résurrection
afin qu'ils indiquent de nouveaux chemins de paix et de réconciliation.
Amen.