Saint-Nicolas de Tavant, église des XIe et XIIe siècle recèle des fresques romanes qui sont parmi les plus belles de France. Elles sont considérées comme un chef-d’œuvre de l’art médiéval. Au point de faire partie des fresques reproduites à la Cité de l’Architecture de Paris. Les spécialistes soulignent la vivacité du trait et la rapidité d’exécution, le geste très habile et d’un seul jet. Couvrant l'ensemble de la voûte semi-circulaire, les fresques du chœur représentent des scènes de la vie du Christ. Au centre de la composition trône le Christ en majesté, dans une mandorle, cette figure en forme d’amande fréquemment utilisée pour entourer la représentation de Dieu au Moyen Âge.
Il est entouré du tétramorphe, représentation symbolique des quatre évangélistes (le lion pour Marc, le taureau pour Luc, l'aigle pour Jean et l'homme pour Matthieu). Des anges aux ailes déployées complètent cette scène céleste. Les couleurs dominantes sont le rouge, le jaune et le vert, les bleus ayant moins bien résisté à l’épreuve du temps. Dans la crypte, vingt-sept œuvres sont peintes sur 40 m2, sous terre. Les voûtes étant très basses, les visiteurs sont étonnés de découvrir des peintures à hauteur des yeux.
Toutes les scènes n’ont pas encore été identifiées, mais beaucoup ont pour thème la lutte du bien contre le mal. On y retrouve Adam et Eve, Daniel. Etonnamment, certains sujets restent à l’état d’esquisse, sans qu’une explication ait pu être donnée. Les fresques de Tavant n’ont pas encore révélé tous leurs mystères.
Des fresques cachées pendant des siècles
Les fresques du chœur avaient été recouvertes d’un enduit. Probablement au XVIIe siècle, période pendant laquelle le style roman n’était plus au goût du jour. Il faudra attendre 1945 pour que les fresques soient redécouvertes. Malheureusement, une partie des décors de la nef et du transept est définitivement perdue. Quant aux fresques de la crypte, elles n’ont jamais été recouvertes. Mais l’histoire est encore plus étonnante. Songez que jusqu’au XIXe siècle, on ignorait l’existence de ces fresques. On raconte même qu’on ignorait la façon d’accéder à la crypte. Les peintures murales furent découvertes en 1862, lors de travaux de restauration de l’église. Outre les fresques, qui font la renommée de Saint-Nicolas, l’église comporte de beaux chapiteaux historiés.