Le Dr H.C Morrison perdit ses parents lorsqu'il était jeune. Il prend alors de mauvais chemins jusqu'à commettre une faute grave. Il est arrêté et assigné en justice. Au tribunal, nourrissant un fort sentiment de culpabilité, il n'ose pas lever les yeux. Le juge demande à l'huissier de justice :
- Ce garçon a-t-il quelqu'un pour le représenter ?
- Non, votre honneur.
Le juge se tourne vers un avocat :
- Je vous nomme défenseur de ce garçon.
L'avocat désigné candidat volontaire va trouver le jeune Morrison et lui demande :
- Es-tu coupable ?
- Oui monsieur. Je le suis.
- Penses-tu que nous aurions intérêt à plaider coupable et à demander que le tribunal use de grâce ?
- Oui, monsieur.
L'avocat regarde l'enfant, puis se retourne vers le juge et dit :
- Votre honneur, j'ai remarqué que lorsque le but de la justice est atteint et quand la société peut être protégée, c'est votre habitude d'user de grâce. Je me place aux côtés de cet orphelin tremblant pour faire appel à votre miséricorde. Il confesse sa faute et demande pardon.
Puis, délaissant toutes formalités de tribunal, sur un tout autre ton, l'avocat dit :
- Père, je vais adopter ce garçon et lui assurer une bonne éducation. Je crois qu'il deviendra un citoyen honnête et utile pour la communauté.
Comprenons bien : le juge avait fait appel à son propre fils, avocat, pour représenter le jeune Morrison et ce fils honora pleinement la confiance placée en lui.
D’après Alfred Kuen, 366 histoires vraies, Excelsis, 2021.