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Messe : à qui s’adresse la prière universelle ?

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Valdemar de Vaux - publié le 28/10/23 - mis à jour le 09/08/24
La constitution sur la liturgie du concile Vatican II prévoit une prière commune après l’Évangile. Souvent appelée "universelle", en raison de son contenu, elle a pour but de faire prier les fidèles comme réponse à la Parole de Dieu et ne s’adresse pas directement au Père. Explications.

"Seigneur, nous te prions" ou "Prions le Seigneur" ? De prime abord, ces deux expressions paraissent relativement semblables. Et pourtant, la première s’adresse directement au Père, et celui qui la prononce se fait le porte-parole de la prière d’une assemblée. La seconde, quant à elle, est une invitation pour ceux qui l’entendent à prier le Père. Pour savoir laquelle des deux formules est la plus adaptée pour la prière universelle, le mieux est de redécouvrir le but de ce moment-charnière, entre la liturgie de la Parole et la liturgie eucharistique.

Quand il évoque la "prière commune" ou la "prière des fidèles", le concile parle de "participation du peuple" (cf. Sacrosanctum concilium §53). Après l’écoute de la Parole de Dieu, en particulier de l’Évangile, désormais expliquée dans l’homélie, les fidèles se tournent vers Dieu, comme pour lui répondre, avec des supplications. Avant que le sacrifice du Christ qui sauve le monde soit actualisé sur l’autel, l’Église associe ainsi des intentions concrètes à l’oblation du Rédempteur. 

Chacun appelé à être prêtre

Dans son ouvrage L’Esprit de la messe de Paul VI, l’abbé Jean-Baptiste Nadler rappelle également que, par ces intentions qui constituent la prière universelle, "l’assemblée exerce par elle-même son sacerdoce baptismal" (p. 88). À ce moment de la messe, chacun est appelé à être prêtre, c’est-à-dire médiateur entre Dieu et les hommes, en offrant dans le silence de son cœur les soucis du monde à Celui qui peut tout. En ce sens, la prière universelle est intimement liée à l’offertoire qui suit. 

Cette dimension sacerdotale explique que le prêtre ne fasse qu’introduire le moment par une exhortation à la prière, et conclure en présentant l’offrande silencieuse de l’assemblée au Père puisqu’il tient dans la liturgie le rôle du Christ-médiateur. En revanche, la lecture des intentions revient normalement au diacre qui est ainsi dans "son rôle de donner les indications rituelles à l’assemblée", explique encore le père Nadler dans son livre. 

Conformément à cette volonté de faire prier le peuple de Dieu, le missel propose quelques formules générales et d’autres adaptées aux temps liturgiques privilégiés (Avent, Carême, Temps pascal) qui s’inspirent dans leur forme de la grande prière du Vendredi saint ou d’antiques litanies. Outre l’adresse au peuple et non à Dieu, elles se démarquent par leur concision, leur inspiration scripturaire et leur objet (Église, autorités publiques, souffrants, communauté paroissiale), selon les prescriptions de la Présentation générale du lectionnaire romain (§ 30).

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