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Les congrégations dépendent-elles des évêques ?

Abbaye Notre-Dame de Timadeuc (56) – Moines Cisterciens Trappistes

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Valdemar de Vaux - publié le 10/10/23
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Dans l’Église romaine, les évêques sont les dépositaires de l’autorité apostolique autour du Saint-Père. Pourtant, dans leur diocèse, certains de leurs pouvoirs sont limités, notamment en ce qui concerne la vie religieuse.

Comprendre le statut et l’organisation de la vie consacrée dans l’Église n’est pas aisé. Ce que l’on appelle en général les "congrégations religieuses" sont en fait des instituts de vie consacrée ou des sociétés de vie apostolique, les premiers concernent les fidèles qui prononcent des vœux religieux au contraire des seconds. Mais, quels qu’ils soient, de qui dépendent-ils au niveau du droit ? 

Ici, la chose est plus simple, et binaire. Les instituts et les sociétés sont soit de droit diocésain soit de droit pontifical. Usuellement, une fondation est d’abord approuvée par un évêque, et dépend de son autorité jusqu’à ce que, l’action et les effectifs s’étendant et augmentant, elle demande et obtienne un décret du Vatican qui la fait alors passer sous juridiction pontificale et dépendre du Dicastère pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique. 

Un équilibre entre autonomie et collaboration

Dans les deux cas, la relation avec l’évêque ou les évêques des diocèses dans lesquels est implantée la congrégation est marquée par un équilibre entre autonomie et collaboration. Le Directoire pour le ministère pastoral des évêques insiste ainsi d’abord sur la conscience que l’évêque doit avoir de la valeur de la vie consacrée pour son Église particulière : "L’Évêque accueille les diverses expressions de la vie consacrée comme une grâce" et doit encourager les consacrés, religieux, ermites, vierges, à être fidèles à leur charisme dans une "collaboration spirituelle et pastorale toujours plus fructueuse" (§98). Concrètement, le Directoire demande au pasteur de promouvoir la vie consacrée dans son diocèse, d’encourager les liens entre les fidèles et les instituts ou sociétés mais aussi avec les prêtres. Pour affirmer leur appartenance à la communauté diocésaine, les consacrés peuvent aussi faire partie des conseils de l’évêque.

Le texte du Dicastère pour les évêques, publié en 2004, traite dans un second temps du "pouvoir" de l’évêque sur la vie consacrée (§100) :

Les personnes consacrées, avec les autres membres du Peuple de Dieu, sont soumises à l’autorité pastorale de l’Évêque en tant que maître de la foi et responsable de l’observance de la discipline ecclésiastique universelle, gardien de la vie liturgique et modérateur de tout le ministère de la parole.

Si l’ordinaire doit respecter l’autonomie des sociétés et instituts, en particulier ceux de droit pontifical, il doit aussi les exhorter au respect du magistère pontifical sans interpréter pour eux leur charisme de fondation. Un équilibre subtil qui n’exclut pas de veiller : "il renforcera l’esprit de sainteté", encouragera à "demeurer fidèles à l’observance de leur règle et à la soumission aux Supérieurs" ; "c’est son devoir de rappeler l’attention des Supérieurs quand il observera des abus dans les œuvres directes des Instituts ou dans le mode de vie personnel de quelque personne consacrée" (§100).

Dans le cas des instituts de droit diocésain, l’évêque, "maître de la vérité catholique dans son diocèse", a autorité sur les publications, qui doivent être conformes au magistère, et les écoles, qui doivent donner "une formation pleinement conforme à leur identité catholique". Quand l’institut ou la société dépend de Rome, cette exemption n’annule pas "la soumission de toutes les personnes consacrées au pouvoir de l’évêque (en plus de leurs propres Supérieurs) pour ce qui concerne le soin des âmes, l’exercice public du culte divin et les œuvres d’apostolat. Dans ces domaines il est nécessaire que les personnes consacrées, observant toujours leur charisme propre, donnent un exemple de communion et d’harmonie avec l’évêque, en raison de son autorité pastorale et de la nécessaire unité et concorde dans le travail apostolique." (§100)

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