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Des chefs-d’œuvre dans nos églises : la Pentecôte de “la Byzance à Paris”

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L'église du Saint-Esprit à Paris.

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Sophie Roubertie - publié le 26/05/23
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Les églises recèlent de trésors. Comme cette immense fresque de la Pentecôte peinte par Maurice Denis dans les années 1930. Elle attire le regard de tous ceux qui entrent dans l’église du Saint-Esprit, à Paris.

Depuis leur création en 1931, les chantiers du Cardinal ont aidé à sortir de terre quelque 300 églises et chapelles. L’église du Saint-Esprit, à Paris, fut l’une des premières à bénéficier des financements de cette œuvre. Elle est si grande et si vaste qu’on a pu l’appeler "la reine des églises du cardinal". L’édifice est en béton armé et s’inspire, avec sa coupole, des églises byzantines, et en particulier de la basilique Sainte-Sophie de Constantinople. Voilà pourquoi on la surnomme volontiers "la Byzance à Paris". 

Son architecte, Paul Tournon, avait fixé un cadre strict aux artistes qui ont participé à cet ensemble décoratif, consacré au Saint-Esprit et à son action dans l’Église. Une grande partie du béton des murs est ainsi couvert de fresques. L’église étant très sombre, ces fresques ne sont visibles que lorsque tout est éclairé. Sinon, seule celle de la Pentecôte apparaît vraiment clairement.

Cette fresque de la Pentecôte, due à Maurice Denis, se situe dans la chapelle axiale, celle qui se trouve à l’arrière de l’autel. Elle épouse la forme arrondie de l’abside de l’église. Le peintre en a d’ailleurs utilisé la forme pour représenter la descente de l’Esprit-Saint sur les apôtres, entourant Marie, dans le cadre surprenant de l’arène d’un cirque romain.

En-dessous, les pères de l’Église d’Orient et d’Occident, entourant Saint Paul, bénissent les fidèles. Dans la partie basse de la fresque sont évoqués les sacrements et l’Église en 1930.

Une technique de fresque novatrice

Maurice Denis connaissait mal la technique de la fresque, qui nécessite de poser un enduit et de peindre sur cet enduit encore frais, avant son séchage. Les corrections sont ensuite impossibles. Le peintre choisit donc d’utiliser le Stic B, une technique de peinture à la résine, très novatrice, dont il vantait la souplesse, en particulier la possibilité d’effectuer à sec des retouches qui restent invisibles, l’aisance d’application sur un enduit spécifique, l’absence d’émanations toxiques et la tenue dans le temps. L’intérêt majeur étant de maintenir la perméabilité du mur.

Le procédés de fabrication a été perdu, la formule d’origine n’est plus utilisée depuis longtemps, mais quelques éléments restent connus : le Stic B était constitué d’un dosage de différents types de peintures existant à l’époque (eau, huile, colle et vernis), le liant était un mélange d’huile de lin cuite et de résine, chaux, quartz, gypse et pigment blanc. Il n’était pas réservé aux artistes, mais était fréquemment utilisé par les peintres en bâtiment. L’église du Saint Esprit est aujourd’hui classée au titre des monuments historiques, et bénéficie du label "patrimoine du XXe siècle". Un exceptionnel témoignage de l’art sacré d’entre les deux guerres.

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