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Prêtres et champions de foot se sont défiés à Rome sous le signe de la fraternité

Match between the Vatican team Fratelli Tutti Vs French team Variètès Club de France
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Cyprien Viet - publié le 22/03/23
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Robert Pirès, Christian Karembeu, Olivier Dacourt… Une pléiade de champions ont défié, sous le maillot du Variétés Club de France, ce mercredi 22 mars à Rome, une équipe composée de prêtres et séminaristes.

Quatorze ans après une première expérience contre une équipe alors formée de gardes suisses, le Variétés Club de France (VCF), formé d’anciens joueurs de haut niveau et de personnalités du monde médiatique et politique, est revenu à Rome en jouant cette fois contre une équipe constituée ad hoc sous le nom de Fratelli tutti, l’encyclique du pape François sur la fraternité.

Le père Achille Kandi, prêtre de l’archidiocèse de Bertoua au Cameroun, doctorant en philosophie et résidant au Collège urbanianum, a encadré la formation de cette équipe. Il explique que la présence d’anciens champions du monde dans l’équipe adverse a représenté pour ces prêtres et séminaristes "une joie et un honneur". "Le choix du nom Fratelli tutti rejoint l’idée que nous sommes tous frères, un idée au centre des idéaux sportifs, qui véhiculent la fraternité, la cohésion, l’amour", explique le prêtre camerounais,

Un match croisant plusieurs générations

Le prêtre mexicain Jorge Ortiz, responsable de la formation des Légionnaires du Christ, espérait que ses confrères, forgés par l’expérience de la Clericus Cup – une compétition organisée à Rome entre collèges pontificaux et séminaires - ne seraient pas "ridicules" sur le terrain. Victime d’un claquage dès les premières secondes du match, le père Ortiz est sorti sur blessure mais ses coéquipiers ont montré que le plus important était de montrer "un bon état d’esprit" tout au long des 90 minutes de jeu.

Les quinze prêtres et trois séminaristes, venus du Cameroun, du Mexique, de Madagascar, d’Italie, du Bénin ou encore de Tanzanie pour étudier dans les universités pontificales, tiendront en effet tête au VCF jusqu’à un but de Robert Pirès peu après la 10e minute de jeu. Vers la 24e minute, Mgr Emmanuel Gobilliard marque un pénalty, un but épiscopal inédit, et très applaudi. "Il les tire mieux que Macron", commente avec humour Jean-Michel Larqué, faisant allusion au match du VCF auquel avait pris part le président de la République en 2021. Peu après son but, l’évêque de Digne est remplacé par Sidney Govou, ancien international français.

La fin de la première mi-temps est marquée par plusieurs belles occasions de l’équipe Fratelli tutti, brillamment contrées par la défense du VCF, avant deux tirs réussis de Sidney Govou qui alourdit le score à 4-0 peu avant la pause. La seconde mi-temps, quelque peu décousue, sera rythmée par plusieurs buts des deux camps, pour un score final de 7-2 en faveur du VCF.

Les deux équipes ont montré beaucoup de générosité et d’engagement, croisant plusieurs générations. Ainsi, à près de 74 ans, Arsène Wenger, mythique entraîneur d’Arsenal de 1996 à 2018, est revenu sur le terrain comme simple joueur avec une énergie que l’âge n’a pas altérée. "Il y en a certains qui oublient de lever le genou… D’autres qui se font un claquage dès la première action", s’étonne Jean-Michel Larqué, coach de l’équipe du VCF. L’ancien joueur de  Saint-Étienne se réjouit d’avoir vu son équipe fouler "un terrain magique", au Stadio dei Marmi, voisin du grand Stadio Olimpico.

Les encouragements du Pape, ancien gardien de but

Après des séjours parfois très exotiques, comme au Groenland ou en Mongolie, ce pèlerinage à Rome demeurera une expérience unique. "Nous sommes gâtés", confiait, ému, le docteur Patrick Iriart, kinésithérapeute de l’équipe, après l’audience avec le pape François. Celui qui fut notamment le kiné des arbitres internationaux lors de la Coupe du monde 1998, après avoir notamment travaillé avec les équipes nationales du Mali, de la Guinée, d’Arabie Saoudite et avec le PSG, a apprécié ce moment de communion humaine. 

"Le Pape nous a confié qu’il aimait beaucoup le football, et qu’il avait été gardien de but dans son club en Argentine", se réjouit Jacques Vendroux, grande voix du foot sur Radio France et désormais Europe 1, et co-fondateur du VCF.

Aide-nous Seigneur, à toujours viser plus vite, plus haut et plus fort.

Au petit matin, la messe présidée par Mgr Emmanuel Gobilliard dans une basilique Saint-Pierre ouverte aux seuls membres de ce pèlerinage étonnant, a donné aux sportifs l’occasion de réciter la prière composée pour la préparation des Jeux olympiques. "Aide-nous Seigneur, à toujours viser plus vite, plus haut et plus fort", ont demandé les participants, faisant de la devise olympique une prière. Mais ce sont aussi les métaphores sportives de saint Paul qui ont résonné dans la basilique Saint-Pierre :

"Donne-nous de mener le bon combat, afin de recevoir au bout de notre course, la couronne qui ne flétrit pas".

Sincèrement émus par l’attention qui leur était portée, ces pèlerins inhabituels – parmi lesquels des juifs, des musulmans, des non-croyants – ont vécu tout au long de cette journée, comme les y invite la prière pour les Jeux olympiques, l’expérience d’une "Église rayonnante, fraternelle et consolatrice".

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