Christ en gloire ou Trinité entourée de saints ? Le tableau est connu sous les deux appellations de "Christ en gloire" et de "Trinité entourée de saint". Les artistes laissant rarement un titre à chacune de leurs œuvres, pourquoi ne pas leur en donner deux ? Peinte entre 1635 et 1645, cette huile sur toile est de grande taille, deux mètres sur trois, de quoi habiter une belle galerie de saints et d’angelots.
Dans l’axe central et vertical, la Trinité est composée du Père, reposant sur un nuage, bénissant de la main droite. En-dessous, une colombe figurant l’Esprit-Saint est surmontée d’une couronne de fleurs maintenue par deux anges.
Jésus est entouré de disciples, Marie est à ses pieds, à genoux. Saints évêques, saintes femmes, martyrs, c’est tout le Ciel qui entoure la Trinité et nous invite à la contemplation du mystère. Même s’ils sont difficilement identifiables, ils sont le signe de la variété de ceux que l’Église honore.
Pourquoi un tel tableau dans cette petite église ?
Comme souvent, l’origine de cette représentation n’est pas connue. Redécouverte récemment, la toile est considérée comme une des plus spectaculaires des églises de Bretagne. L’attribution à Jordaens ne date que de quelques années. A Jordaens et à son atelier, car les artistes travaillaient rarement seuls, en particulier sur des surfaces de cette importance. Le classement au titre des monuments historiques n’est intervenu qu’en 1992.
S’il est probable que le tableau ait fait partie des collections de la famille du Plessis d'Argentré, il est difficile d’en dire plus. Mais les historiens de l’art n’ont pas dit leur dernier mot : des recherches approfondies dans des archives pourraient permettre d’en savoir plus sur le contexte de la commande et son arrivée en Bretagne.
Un retour attendu…
Sa qualité a attiré l’attention de plusieurs commissaires d’exposition. Le tableau a ainsi circulé au cours des dernières années. Une restauration importante a ensuite été entreprise, permettant d’enlever des repeints provenant de restaurations précédentes et d’alléger des vernis jaunis. Depuis quelques mois, il est à nouveau possible de contempler "le Christ en gloire" à proximité de l’autel principal de Notre-Dame d’Espérance, ses lumineuses couleurs d’origine enfin retrouvées.