Ils étaient serrés sur les bancs de la chapelle, les terminales et les premières du lycée Notre-Dame de la Galaure (Drôme), accompagnés de leurs professeurs et de quelques membres des foyers de charité, pour participer à une messe présidée ce mercredi 12 octobre par Mgr Pierre-Yves Michel, l'évêque des lieux. Une messe célébrée en fin de matinée en l’honneur de l'installation d’une relique de premier ordre de Carlo Acutis, au sein même de la chapelle de ce lycée , qui accueille plus de 400 jeunes. Faute de place, seules quelques classes étaient également présentes, mais tous les autres niveaux ont pu, plus tôt le matin, venir se recueillir devant les reliques du jeune bienheureux.
Serrés sur leurs bancs donc, mais particulièrement recueillis et émus étaient ces adolescents, tant l'arrivée d’une relique est sans doute un événement unique à vivre dans une vie, surtout celle d’un jeune de leur âge ou presque ! "C’est un jeune saint qui tombe à pic", confie ainsi dans une belle formule un professeur de technologie qui se réjouit de voir comment le message de Carlo Acutis est bien perçu auprès de ses élèves. "Jusqu’à hier encore, certains n’avaient pas réalisé que ce jeune est mort à 15 ans, et donc avait exactement leur âge d'aujourd'hui, cela les a beaucoup marqué !"
Il peut nous comprendre car il était connecté comme nous.
Pour Mgr Michel, ému également d’avoir installé une relique, pour la première fois dans sa vie de prêtre, "Carlo Acutis est un bel encouragement pour les jeunes, comme un grand frère qui offre un message puissant : l’amour de l’eucharistie est le chemin", a-t-il rappelé. "Il peut servir de modèle de liberté, de créativité également, lui qui vivait avec son temps, mais aussi de réconfort pour de nombreux jeunes qui vivent aujourd'hui des choses pas toujours faciles". Ces choses pas faciles, les jeunes les ont confiées avec sincérité pendant la prière universelle, écrite par leurs soins, où ils demandent en particulier à Carlo Acutis de les aider dans leurs addictions, aux écrans ou à la pornographie notamment.
"Il peut nous comprendre car il était connecté comme nous", confirment à la fin de la messe quatre copains, anciens élèves passés pour l’occasion, qui, pour cause de confinement et de covid, n’avaient même pas pu finir leur année de terminale sur place ! "Revenir ici pour célébrer ce jeune geek, cela nous touche particulièrement. Quel modèle pour ceux qui nous suivent ici, et quel beau symbole d’avoir une relique de lui au sein même d’un lycée".
Des filles de terminale confirment à leur tour, tout sourire, à quel point elles sont heureuses d’avoir pu assister à cette messe et prier devant ces reliques. "C’était incroyable", confie Suzanne alors que Félicie avoue ne pas encore trop réaliser. "Il avait le même âge que nous, il était proche de Dieu mais vivait pourtant dans le monde moderne et connecté", ajoute Maelle, "il avait même une adresse mail !", rigole sa voisine.
Le reliquaire dévoilé pendant la messe est à la fois moderne et lumineux, créé spécialement par Stéphane Morit, un spécialiste d’art religieux, lui aussi très ému, "d’avoir passé un an à penser et à concevoir ce reliquaire". "Pour ma foi, Carlo Acutis a été mon autoroute à moi", confie ainsi pudiquement l’artiste de la région. Le reliquaire est fabriqué en "altuglas" retro éclairé, avec une impression laser du portrait de Carlo Acutis. La relique a été installée par l'évêque au niveau de son cœur. Sous la photo de Carlo, on peut lire la phrase qui le guidait, lui qui allait quotidiennement à la messe depuis l’âge de ses 7 ans : "L’Eucharistie est mon autoroute pour le Ciel".
"Un sacré message pour ces jeunes", se réjouit l'aumônier des lieux, le père Craplet, qui habite trois jours par semaine sur place et propose la messe quotidienne. Quant au directeur, Benoît Murys, qui a suivi le projet dès le départ il y a un an, c’est aussi un sentiment de grande émotion qu’il exprime : "C’est à la fois la fin du chemin pour cette relique qui arrive et s’installe définitivement, mais aussi un début pour toutes les générations de jeunes qui viendront ici dans le futur". Pluie de grâces attendues donc. Une chose est sûre, cette messe exceptionnelle du mercredi 12 octobre restera dans la mémoire de ces élèves, qui ont repris ensuite leurs habitudes et le chemin de la cantine. Le mercredi c’est frites !