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La vie en fraternité est-elle l’avenir de la prêtrise ? À en croire le développement de la communauté Saint-Martin en France, elle pourrait y contribuer. En septembre 2022, l'association de prêtres fondée par Mgr Guérin investira encore deux nouveaux lieux. Le premier n'est autre que l'église paroissiale du Mont-Saint-Michel, soit le sanctuaire du célèbre îlot. Dans cet environnement hors du commun, les prêtres auront notamment la mission de faire découvrir aux pèlerins la figure de l'archange Saint Michel et la thématique du combat spirituel qui lui est associée.
La deuxième implantation prévue est d’un tout autre style : il s'agit d'animer la vie paroissiale du secteur de Garges-lès-Gonesse, dans le diocèse de Pontoise. Cet environnement n’est pas étranger à la communauté, déjà bien établie dans l’une des communes voisines, à Sarcelles. "J'ai fait appel aux prêtres de Saint-Martin car je savais qu'ils avaient un dynamisme missionnaire important", confie l'évêque du lieu, Mgr Lalanne. Leur arrivée dans ce territoire multiculturel et multiconfessionnel il y a quelques années était un "véritable défi pour eux comme pour nous mais l'atterrissage s'est fait d'une merveilleuse manière et la greffe a bien pris", se réjouit le prélat. Cette première mission concluante lui a donné envie de renouveler l'expérience. "La vie de communauté et de prière que les prêtres vivent avec la population locale est un témoignage fort", soutient-il. Sans compter que leur jeunesse est un atout de taille pour évangéliser la population de ce département, l'un des plus jeunes de France.
La demande émane toujours de l'évêque.
L'implantation de Saint-Martin dans des villes à la population aussi diversifiée est pourtant relativement nouvelle. Souvent envoyée dans des milieux ruraux à ses débuts, la communauté affiche désormais une répartition assez homogène de ses 41 fraternités : les deux tiers se trouvent dans les milieux urbains et "rurbains". Dans le Val d'Oise, le ministère des prêtres a une coloration particulière liée à la forte présence de nombreuses religions. "À Sarcelles, tout le monde parle de Dieu car il y a environ un tiers de juifs, un tiers de musulmans et un tiers de chrétiens dont des chrétiens d'Orient", explique Don Jacques Vautherin, assistant général. "Cette dimension interreligieuse nous intéresse car c'est un ministère que nous avons encore peu développé".
La croissance exponentielle des installations de la communauté et son ouverture vers de nouveaux ministères s'explique notamment par le dynamisme de ses vocations, bien au-dessus de la moyenne des diocèses : cette année, elle compte 14 ordinands et 9 futurs diacres. L'année dernière, ce sont pas moins de 26 jeunes hommes qui avaient été ordonnés ! Ce vivier de futurs prêtres permet d’envisager, selon les années, l’implantation de trois à cinq nouvelles fraternités par an. L'année dernière, la communauté a ainsi été appelée à Douai, Mulhouse, Montbrison, Pierrelatte et Gap.
De nombreuses sollicitations
L'installation de ces fraternités composées la plupart du temps de quatre prêtres et d’un séminariste est toutefois mûrement réfléchie, prévient Don Jacques Vautherin. "La demande émane toujours de l'évêque", précise-t-il. Après avoir étudié son projet, les responsables de la communauté se rendent sur place pour rencontrer le conseil presbytéral. Commence alors une longue série d'échanges entre le diocèse et la communauté pour discerner si cette collaboration est envisageable. Environ quatre ans s'écoulent généralement entre le moment où l'évêque formule le souhait d'une implantation et la concrétisation du projet. "À l'heure actuelle, nous avons plus d'appels que ce que l’on peut fournir", constate Don Jacques Vautherin. "Quand un évêque vient nous voir, on lui dit d'emblée que son projet n'aboutira pas avant 2025-2026 !".
En plus d'essaimer en France, la communauté Saint-Martin commence également à développer une présence à l'international puisqu'il existe une fraternité à Cuba et une autre en Allemagne. Si cette dynamique fait partie des objectifs de la communauté, les responsables se montrent prudents. Créer une fraternité à l’international nécessite que plusieurs prêtres maîtrisent la langue de ce pays. Or, il n’est pas aisé de trouver quatre candidats ayant les qualités requises. Que ce soit en France ou à l’étranger, nul doute que le développement de la communauté n’est pas près de s'essouffler puisque plus d’une centaine de séminaristes sont formés actuellement à Evron, rattaché à la communauté.