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L’Ukraine, un pays soutenu par le monde entier bien avant la guerre

ORTHODOX EASTER
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Valentine Leroy - publié le 30/06/22
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Malgré la guerre qui s’installe en Ukraine depuis plus de quatre mois, la générosité des donateurs envers l’association de l’Aide à l’Église en Détresse (AED) ne s'essoufflent pas. Celle-ci est même constante depuis une dizaine d’années pour ce pays qui doit financer sa reconstruction après des décennies soviétiques et aujourd’hui endurer l’épreuve de la guerre.

Depuis le début de la guerre en Ukraine le 24 février 2022, les dons envoyés à l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED), une association internationale présente dans 132 pays ayant pour mission de soutenir financièrement les projets pastoraux de l’Église et de soutenir les chrétiens opprimés, et affectés à l’Ukraine n’ont pas diminué. Ainsi, dès le début de la guerre, l’AED, qui a perçu au niveau de la France plus de 22 millions d’euros de dons en 2021 (133 millions d’euros au niveau monde),  a été en mesure de débloquer tout de suite un million d’euros pour venir en aide aux Ukrainiens. Déjà pour l’année 2020, l’association les avait soutenus à hauteur de 4,7 millions d’euros. Mais cette solidarité envers ce pays de l’Europe de l’Est était déjà massive avant la guerre. En effet, depuis une dizaine d’années, l’Ukraine fait partie des pays les plus soutenus par l’AED, conscient que l’Église est à reconstruire dans un pays déchiré par le communisme où les prêtres catholiques n’avaient d’autres alternatives que le goulag ou la conversion à l’Eglise orthodoxe. L’Ukraine figure ainsi depuis 10 ans au rang des cinq pays majoritairement soutenus par les donateurs de l’AED. 

[Les Ukrainiens] veulent vivre ces jours dans la grâce de Dieu.

Ces bienfaiteurs privés sont en effet conscients du fait que l'Église, à côté de sa mission d’apostolat, est une structure humanitaire essentielle. L’association de l’AED travaille en effet directement avec les religieux et prêtres sur place pour agir au plus près des besoins de la population. Elle reçoit d’ailleurs des témoignages assurant que les réfugiés qui trouvent l’asile dans les paroisses et les couvents, transformés en véritables ‘hôpitaux de campagne” pour reprendre la formule du pape François, ne font pas la différence entre les Églises orthodoxes et l'Église grec-catholique. Ainsi, si l’AED travaille depuis 10 ans à la reconstruction d’églises et à la formation des séminaristes dans le pays, elle concentre désormais ses efforts à soutenir matériellement les paroisses et les couvents ukrainiens comme celui de la congrégation St Joseph à Lviv. Elle a aussi pour projet de reconstruire le séminaire de Vorzel, dans l’archidiocèse de Kiev-Jytomyr, pour la rentrée de septembre afin de permettre à 25 séminaristes de reprendre leur formation. Elle soutient ainsi l’action des 4870 prêtres et 1350 religieuses du pays.

Une espérance inébranlable

Dans un pays qui compte à peine 10% de catholiques et une majorité d’orthodoxes de l’Église orthodoxe ukrainienne autonome du patriarcat de Moscou, l’épreuve de la guerre renforce la foi des Ukrainiens rapportent certains prêtres. Le père Lucas, prêtre missionnaire d’origine brésilienne envoyé à Kiev, partage à l’AED son émerveillement devant la soif d’espérance et de vie des personnes qui trouvent refuge dans son presbytère : "C’est impressionnant, parce que les gens viennent nous demander de les marier, même s’ils savent que nous ne pouvons rien préparer de chic. Ils n’ont pas d’illusions romantiques, ils veulent vivre ces jours dans la grâce de Dieu." 

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