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Branle-bas de combat pour Madame Olga. Depuis le levé du jour, cette Ukrainienne vivant en Pologne confectionne des sandwichs qu’elle agrémente de radis récupérés le matin même "pour les colorer un peu". Dans l’après-midi, quelqu’un doit passer déposer du bortch ukrainien (une spécialité culinaire du pays). Au même moment, sur les réseaux sociaux, quelqu’un demandait si un landau était disponible avant de mettre à jour, quelques minutes à peine après : "Nous avons trouvé c’est bon". Ainsi s’organise la vie et la solidarité à Szczecin, dans le nord-ouest de la Pologne, depuis l’arrivée de réfugiés ukrainiens fuyant la guerre.
Dans l'église orthodoxe Saint-Nicolas de Szczecin, l'évêque et les bénévoles ont commencé à se rassembler spontanément quelques heures à peine après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Ce sont d’abord les paroissiens ukrainiens qui se sont réunis, interpellés par ce qui se passait dans leur pays. Ils ont apporté dans un premier temps des biens matériels tels que des vêtements, des couvertures… Tout ce qui leur semblait utile. Un premier bus, plein à craquer, est parti d'ici pour la frontière polono-ukrainienne dès le lendemain. Les premiers réfugiés ont commencé à venir à la paroisse peu de temps après l’offensive russe le 24 février. "Tous les réfugiés, toutes les mères avec leurs enfants peuvent venir chez nous", assure à Aleteia le père Paweł Stefanowski, curé de la paroisse. "Nous pouvons leur trouver des vêtements, de l’aide, un logement… Tout ce dont ils pourraient avoir besoin".
L’un des premiers Ukrainiens à être venu à l’église pour aider est un jeune homme arrivé en Pologne pour travailler il y a quelques mois. Il n’a pas eu le temps de faire venir sa femme et ses enfants ici et ces derniers ne peuvent quitter leur ville pour le moment. "Envoyez-moi un lien vers l’article, je l’enverrai à ma femme pour qu'elle puisse voir ce que nous faisons ici ...", dit-il les larmes aux yeux. Et il ajoute qu'il doit aider, il doit faire quelque chose, sinon il ne pourrait pas survivre à cette situation. Il vient ici tous les jours.
Moralement, spirituellement, cela fait du bien de se mettre au service de nos frères et sœurs.
Mais l’élan de solidarité ne s’arrête pas là. Des réfugiés ukrainiens arrivés ici aux premiers jours de l’offensive russe ont décidé à leur tour de se mettre aux services des nouveaux arrivants. C’est le cas d’Artem, sa femme et son enfant. À l’époque, les hommes pouvaient encore traverser la frontière. "Moralement, spirituellement, cela fait du bien de se mettre au service de nos frères et sœurs", raconte-t-il. "Vous ne pouvez pas rester assis à la maison, à regarder les informations et voir son pays saigner. Se retrouver ici, faire quelque chose d’utile, c’est comme ça que nous nous en sortons." Vadim, 17 ans, est arrivé ici avec sa famille de Lviv. "Je suis un croyant et aider les gens est très important mon devoir aujourd’hui."
De plus en plus de réfugiés arrivent chaque jour à l’église de Szczecin. "Les mères viennent avec leurs bébés dans les bras, avec des enfants plus âgés qui n’ont qu’un seul vêtement, celui qu’ils portent", détaille l’épouse du curé de la paroisse. "Ils ont besoin de vêtement chauds, de chaussures. Mais ils ne viennent pas uniquement pour cela, ils restent aussi faire du bénévolat tous les jours. Nous travaillons du matin au soir." "Voir des Ukrainiens qui ont connu la guerre se mettre à leur tour au service de leurs frères ukrainiens est incroyable", assure le père Pawel Stefanowski. "Cela nous touche, nous émeut et donne de l’espoir. Nous avons vraiment besoin d’espoir aujourd’hui."