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Et si fréquenter le Christ finissait par nous façonner à son image ?

JESUS
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Jean-Michel Castaing - publié le 16/03/22
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La fréquentation de Jésus dans la prière et la lecture des évangiles nous façonne à son image. Pas à pas, le chrétien adopte les façons d’être du Christ telles que les récits évangéliques en dessinent les traits.

Un des effets les plus remarquables qu’eurent les apparitions de la Vierge Marie sur Bernadette Soubirous fut le changement qui s’opéra dans ses manières d’être. Aux personnes qui s’étonnaient de cette brusque transformation des attitudes, la petite sainte prononça ces paroles mémorables : "Je comprends que je dois tout faire comme la Vision." Ainsi, la sainteté de Bernadette commença-t-elle simplement par une imitation extérieure de la Vierge ! Bien sûr, ici, l’extérieur répondait aux dispositions intérieures de l’humble bergère. Cependant, c’est sur les manières extérieures de la "belle dame" que la bergère calqua les siennes dans un premier temps. Que nous apprend cette confidence stupéfiante de la voyante de Lourdes ?

D’abord, l’homme est un être mimétique. Un enfant copie les attitudes de ses parents. S’il naît dans un foyer où règnent la violence et les mauvais propos, il existe de fortes probabilités pour que cette ambiance délétère contamine son esprit et son comportement. Plus généralement, nous adoptons les manières du milieu où nous évoluons. Cette loi générale vaut également pour la compagnie des saints. La sainteté déteint sur les personnes qui l’approchent. A fortiori lorsqu’il s’agit de la Mère de Dieu ! La sainteté possède une aura qui a la force de conformer à elle ceux qui la fréquentent et en sont les témoins. C’est ce qui arriva à Bernadette.

On objectera que n’ayant pas bénéficié d’apparitions, nous sommes bien embarrassés pour imiter la Vierge ou Jésus ! Mais nous possédons les Écritures. Quand nous lisons les évangiles, nous ne faisons pas fonctionner seulement notre boîte à idées, notre mécanique intellectuelle. C’est tout un kaléidoscope d’images qui défilent devant nos yeux. La Bible est constituée d’une multitude de récits. Les évangiles ne se contentent pas de rapporter les propos de Jésus, ils dressent également le tableau de ses faits et gestes. Aussi, en les lisant, nous sommes immanquablement amenés à nous représenter et imaginer le Christ comme nous le faisons d’un personnage de roman. Si Dieu s’est fait chair, c’est bien afin que nous nous en faisions une image et le contemplions dans son comportement concret.

Aussi, le chrétien qui médite assidûment les évangiles finit-il par élaborer dans son esprit une représentation mentale du Christ appréhendé dans son humanité de chair. Muni de cette image, le croyant, avec l’aide de la prière, peut tenter d’imiter le portrait du Christ dans son existence quotidienne, de reproduire en lui ses traits tels que les lui suggèrent les récits évangéliques. C’est l’imitation de Jésus-Christ.

Laisser Dieu imprimer en nous les traits de son Fils

Bien sûr, il ne s’agit pas pour nous de reproduire une image tout extérieure de Jésus. Point besoin de se laisser pousser la barbe ou de renouer avec les mœurs du premier siècle ! Bernadette n’a pas changé de toilette après les apparitions, ni ses fréquentations. Ce furent ses manières qu’elle modifia au contact de la Vierge. Pareillement, la méditation priante des évangiles influe sur l’esprit du chrétien et cette influence spirituelle se répercute à son tour sur ses manières extérieures, par exemple sur sa façon d’entrer en relation avec son prochain, d’entretenir l’amitié, plus généralement sur ses rapports avec les pauvres et les exclus. 

S’efforcer de ressembler à Jésus jusqu’à nos manières extérieures et nos rapports avec les autres, n’est pas une ambition puérile puisque l’extérieur est souvent (sauf chez les hypocrites) le signe de notre vie intérieure.

Voilà qui explique le halo qui entoure les saints ainsi que la noblesse de la Vierge dans ses apparitions. Le port de reine de Marie ne découle pas d’un sentiment d’importance de sa part mais simplement de sa complète réceptivité à la grâce divine. La Vierge ne met aucun obstacle à l’action de Dieu sur elle car elle se sait pauvre et attend tout de son Créateur. Aussi Dieu peut-Il imprimer pleinement en elle Ses traits divins. Fille du Roi, la Vierge reproduit involontairement les traits de Celui dont elle se sait l’humble servante. Semblablement, Bernadette modela sa conduite sur les manières de la "belle dame" : pauvre matériellement, mais aussi de cœur et d’esprit, elle était d’une disponibilité totale pour se mettre instantanément à l’école de la Mère du ciel.

"Nous tous qui réfléchissons la gloire du Seigneur"

En nous invitant à redevenir comme des enfants (Mc 10,15), le Christ désire que nous reproduisions plus facilement et plus spontanément les manières et les mœurs qui furent les siennes durant sa vie terrestre, celles du "plus beau des enfants des hommes" (Ps 44, 3). S’efforcer de ressembler à Jésus jusqu’à nos manières extérieures et nos rapports avec les autres, n’est pas une ambition puérile puisque l’extérieur est souvent (sauf chez les hypocrites) le signe de notre vie intérieure. À l’image de Marie dont les témoins de ses apparitions soulignent tous la noblesse des traits et de l’attitude, la dignité du chrétien, fils de Dieu, frère de Jésus et temple de l’Esprit, doit transparaître humblement dans ses manières de se comporter dans la vie quotidienne.

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