Plusieurs pays ont déclaré être prêts à collaborer avec les talibans, désormais à la tête de l’Afghanistan. La Chine, par l’intermédiaire d’une porte-parole de sa diplomatie, a ainsi rapidement exprimé son souhait d’entretenir des "relations amicales" avec les talibans et dit respecter "le droit du peuple afghan à décider de son propre destin et de son avenir". La Turquie a quant à elle aussi salué des "messages positifs". C’est aussi le cas du Bangladesh : "Si les talibans forment un gouvernement du peuple, notre porte leur restera à coup sûr ouverte", a ainsi déclaré le ministre des Affaires étrangères du pays, AK Abdul Momen, aux journalistes dans la capitale Dhaka le 16 août.
Des propos qui inquiètent tout particulièrement l’Église du Bangladesh. Si elle a toujours soutenu la démocratie et les gouvernements élus, les liens avec un groupe extrémiste religieux comme les talibans ne sont pas acceptables, dénonce-t-elle. "Le Bangladesh a lutté contre l’extrémisme religieux qui venait des moudjahidin et des talibans d’Afghanistan. Mais la victoire des talibans en Afghanistan et le soutien du gouvernement bangladais à ce régime pourrait entrainé une nouvelle poussée de l’extrémisme religieux dans le pays", s’inquiète le père Liton H. Gomes, secrétaire de la commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale, interrogé par UCAnews.
Troisième plus grand pays à majorité musulmane au monde -après l'Indonésie et le Pakistan-, le Bangladesh a une longue tradition de modération et de tolérance, bien que l’islam soit la religion officielle de l’État. Cependant, au cours des trente dernières années différents mouvements islamistes ont pris de l’ampleur, appelant à la mise en place de la Charia et d’une loi punissant le blasphème.