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Aucun superlatif n’est suffisant pour caractériser "Ben-Hur", cette réalisation longue de 214 minutes, soit quasiment quatre heures, et dont le scénario a été élaboré à partir du roman de Lewis Wallace qui rencontra un grand succès au XIXe siècle. Ce sont, en effet, pas moins de onze Oscars qui sont venus récompenser ce péplum unique, inégalé jusqu’à nos jours. Un an de préparation, dix mois de tournage et des milliers de figurants ont été nécessaires pour ce film tourné entièrement en studio.
Les premières scènes présentent les personnages du tribun Messala envoyé en Judée pour faire régner l’ordre compromis par les révoltes juives et un prédicateur, Jésus de Nazareth, qui inquiète Rome. Messala souhaite combattre avec l’appui de son ami d’enfance, Juda Ben-Hur, prince juif. Dès le début du film, de brèves scènes évoquent le Nouveau Testament avec notamment le début de la vie publique de Jésus dans son pays natal. Le film débute notamment par une superbe représentation de la Nativité digne de celles des peintres de la Renaissance.
Ben-Hur, personnage fictif, juif puissant, ne cache pas ses amitiés avec l’occupant romain. Le réalisateur William Wyler a ainsi fait choix d’une profonde amitié entre Messala et Judah Ben-Hur pour mieux souligner le destin qui les opposera par la suite. Car leur amitié sera en effet trahie lorsque qu'une pierre tombera du balcon de la maison familiale de Ben-Hur, manquant de tuer le gouverneur qui paradait plus bas. Cette trahison de Massala, qui conduit à la haine et à la vengeance, sert de contrepoint au dernier temps de la vie sur terre de Jésus.
Car le destin tragique de Judah Ben-Hur croisera à deux reprises celui de Jésus. La première rencontre de Ben-Hur avec le Christ a lieu alors qu’il est emmené enchaîné en captivité. Privé d’eau, le condamné reçoit à boire de la main même de Jésus, alors charpentier dans son village de Nazareth. Une eau chargée de l’espoir d’étancher sa soif de vengeance.
"Ben-Hur", en une superproduction dont d’Hollywood est passé maître, relate les premiers temps du christianisme qui subie alors oppression et violence. Ce péplum souligne combien la foi d’Israël s’accommode mal du culte divin romain et suscite dès lors de nombreuses révoltes parmi les Juifs, alors même que Ben-Hur ne souhate pas la confrontation. Les scènes évoquées dans ce péplum, tout en répondant aux codes hollywoodiens, sont relativement fidèles au Nouveau Testament et aux écrits des historiens de l'époque, notamment à propos des fameux Zélotes qui n'hésitent pas à prendre les armes contre l’occupant.
Longue sera cependant la route afin d’apaiser la haine de Ben-Hur. Une haine qui aura pour point culminant la mythique course de chars dans l’arène de Jérusalem. Unique et inégalé, ce moment d’anthologie est resté gravé dans les annales du cinéma. La lutte opposant les deux anciens amis devenus d’irréductibles ennemis se matérialise dans l’arène jusqu’à l’instant fatal où Ben-Hur pense avoir enfin retrouvé la paix. Mais l’épreuve est encore à venir, dans la vallée du désespoir, où l’attendent sa mère et sa sœur rongées par la lèpre. Mais, alors que tout semble perdu, au même instant, Jésus de Nazareth est mené au Golgotha. Chemin sur lequel Ben-Hur le croisera une dernière fois et dont la rencontre sera déterminante pour lui et sa famille. Grâce à la force du 7e art, le péplum "Ben-Hur" s’avère être une belle leçon d’amour et de conversion du cœur servie par une réalisation irréprochable.