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Depuis l'apparition de 1686, les pèlerins se pressent à Celles, au pied des Pyrénées ariégeoises, dans la chapelle édifiée neuf ans après l'événement et bénie par l’évêque du diocèse de Pamiers. Beaucoup viennent boire à la fontaine, considérée comme miraculeuse, et de nombreuses guérisons y sont constatées. Malgré l’absence de reconnaissance officielle au moment de l’apparition pour cause de vacance du siège épiscopal ("le schisme de la régale"), deux procès verbaux établis à la demande du vicaire général relatent la chronologie des évènements et rassemblent des témoignages de guérisons. Depuis, c’est une suite continue de pèlerinages présidés par les évêques de l’Ariège qui se succèdent. En 1986, le cardinal Marty, ancien archevêque de Paris, s'est rendu au sanctuaire et a célébré la messe en l'honneur du 300e anniversaire des apparitions.
Mais que s’est-il passé exactement le 28 mai 1686 ? Jean Courdil, paysan de quinze ans, revient des champs peu avant midi. Il récite des Je vous salue Marie en comptant sur ses doigts. Le précède un gros pigeon blanc. Arrivé à la fontaine destinée à abreuver le bétail, l’oiseau disparaît et laisse la place à une très jeune fille vêtue de blanc. Affolé, le jeune garçon est vite rassuré par la jeune fille :
Ils se mettent tous les deux à genoux.
Pourquoi une telle exigence ? À Celles, quatre femmes ont injustement pris ce qui appartenait à d’autres. Sitôt avertis, les villageois se pressent et certains montent même la colline à genoux. Aussi efficace que Jonas à Ninive ! Dans le même temps, sur la bêche que le paysan avait laissée sur place le temps de prévenir les villageois, on remarque sur le manche la présence de trois feuilles de chêne gravées en forme de croix.
Six semaines plus tard, la Vierge apparaît à nouveau au jeune homme. C’est le point du jour et il est encore au lit.
Les malades qui viennent à la source, souffrant de diverses fièvres, de maux dentaires ou oculaires se trouvent soulagés ou définitivement guéris. En témoignent les nombreux écrits relatés dans les procès verbaux : "Le fils de St André, cordonnier de Tarascon, âgé de quatre à cinq ans aveugle, fut guéry après avoir esté lavé de ladite eau et y voit clairement". Plus récemment, "des couples, après un long désir d’enfant, ont pu enfin accueillir la vie dans leur foyer après une prière à la chapelle", lit-on parmi les fioretti du sanctuaire.
Aujourd’hui, le sanctuaire, ouvert tous les dimanches après-midi, reçoit de nombreux visiteurs français ou même espagnols. Mgr Eychenne y a nommé une équipe d’animation pastorale : "Par l’accueil des pèlerins et des promeneurs, elle poursuit la mission de témoignage, d’appel à la conversion, d’éveil à la vie spirituelle. Elle s’inscrit dans la mission universelle de l’Église et participe à son rayonnement". Comme à Lourdes, l’invitation reste actuelle : Venez boire à la source !