Poète et dramaturge, Paul Claudel (1868-1955) était un fervent catholique, converti le jour de Noël 1886, à l’âge de 18 ans, lors des vêpres à Notre-Dame de Paris. Une conversion soudaine, irrévocable, lorsqu’il entend le Magnificat, dont il témoigne dans un article de la Revue de la jeunesse publié le 13 octobre 1913 : « En un instant, mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher ».
Si Paul Claudel est connu pour son magnifique poème « La Vierge à midi », il a également rendu hommage au père adoptif de Jésus dans une lettre écrite depuis Prague le 24 mars 1911 à son ami Sylvain Pitt. Il lui confie la représentation très personnelle qu’il se fait de la vie de Joseph à Nazareth.