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Les sept qualités indispensables d’un missionnaire

CHARITY SISTER

Une missionnaire de la Charité lors d'une session de catéchèse à la veille de la canonisation de Mère Teresa, 3 septembre 2016.

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Claire Guigou - Oeuvres Pontificales Missionnaires - publié le 25/05/20 - mis à jour le 14/10/22
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Vous voulez porter le Christ au monde mais vous ne savez pas si vous êtes sur le bon chemin ? À l'occasion de la semaine mondiale missionnaire qui se déroule du 16 au 23 octobre 2022, découvrez des caractéristiques propres au missionnaire, selon le pape François.

Dans un vibrant discours communiqué aux Œuvres missionnaires pontificales le 21 mai 2019, le pape François a rappelé quelques points essentiels de la mission contenus dans son exhortation Evangelii gaudium afin de distinguer le bon grain de l’ivraie. Selon lui, le missionnaire est reconnaissable à plusieurs qualités...

Il est joyeux

BOGDANA KAVCIC
SLOVENSKA KARITAS

"Si l’on suit Jésus, heureux d'être attiré par lui, les autres le remarquent" et ils ne peuvent que s’en étonner, explique le pontife. Combien de fois avons-nous fait cette expérience : un visage souriant est plus convaincant qu’un long discours ! "La joie qui transparaît chez ceux qui sont attirés par le Christ et par son Esprit, voilà ce qui peut rendre féconde et fructueuse chaque initiative missionnaire".

Le Pape reprend ici un principe simple qui semble être l’une des trames de son pontificat : c’est par attraction qu’une âme se convertit. Le mystère de la Rédemption peut gagner le cœur d’autres hommes parce que "le Christ se révèle à nous en nous attirant", relève-t-il en citant saint Augustin. Qu’il est beau de constater que Jésus non seulement convainc notre volonté, mais attire notre plaisir !

Il cultive la gratitude et la gratuité

MISSIONNAIRE AU CAMBODGE
© François Hemelsdael

"La joie d'annoncer l'Évangile brille toujours sur fond d’une mémoire reconnaissante", déclare joliment le primat d’Italie. Comme les disciples qui n’ont jamais oublié le moment où leur cœur a été touché par le Christ, chacun peut se remémorer sa rencontre avec Lui et rendre grâce pour ce don. En effet, choisir de suivre une mission est "un reflet de la gratitude", une conséquence.

"C'est la réponse de celui qui par gratitude se rend docile à l'Esprit, et donc est libre", explique le Pape. À partir de cette reconnaissance émane "le miracle de la gratuité, le don gratuit de soi-même". À l’inverse, met-il en garde, il est inutile et surtout inapproprié de "présenter la mission et la proclamation de l'Évangile comme si elles étaient un devoir contraignant", une sorte "d'obligation contractuelle des baptisés". Sachons donc remercier pour notre rencontre avec le Christ et notre élan missionnaire s’en trouvera renouvelé !

Il est humble

A nun of the Missionary of Charity
© Antoine Mekary / ALETEIA

On ne peut jamais servir la mission de l'Église "en faisant preuve d’arrogance", en considérant les sacrements et les paroles de la foi chrétienne "comme un butin" mérité, alerte le chef de l’Église catholique. Parce que la vérité, la foi, le bonheur et le Salut ne sont pas "notre propriété", l'Évangile du Christ ne peut qu’être annoncé avec humilité. Cette vertu, si difficile à atteindre, ne s’obtient selon le successeur de Pierre qu’en suivant le Christ qui l’enseigne à ses disciples. "Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme." (Mt 11, 29). En Le regardant, toutes nos fausses conceptions de l’humilité seront écartées.

Il ne complique pas l'Évangile mais le facilite

MISJONARZ W ZAMBII
Archiwum prywatne

Il ne faut pas mettre "d'obstacles au désir de Jésus, qui prie pour chacun de nous et veut guérir et sauver tout le monde", demande le Pape. Il s’agit là d’un point qui semble crucial pour François. Un cœur missionnaire reconnaît la condition réelle dans laquelle se trouvent les personnes,  "avec leurs limites, leurs péchés, leurs faiblesses, et se fait ‘faible avec les faibles’", déclare-t-il. 

Ainsi, sortir en mission consiste parfois selon lui à ralentir le rythme "pour accompagner ceux qui sont restés au bord de la route". L'Église n'est pas "une douane", et quiconque participe de quelque manière que ce soit à la mission de l'Église est appelé à "ne pas ajouter des fardeaux inutiles à la vie déjà chargée des gens, à ne pas imposer des voies de formation sophistiquées et pénibles pour profiter de ce que le Seigneur donne avec facilité".

Il se fait proche des personnes

Missionary sister
CreativeCommons

Jésus n’a pas rencontré les disciples "lors d'une convention, d'un séminaire de formation ou dans un temple", pointe le pape François avec humour, mais sur les rives du lac de Galilée alors qu'ils étaient occupés par leur travail. Depuis toujours, "l'annonce du salut de Jésus atteint les gens là où ils sont et tels qu'ils sont, dans leur vie concrète".

Aussi, le véritable missionnaire cherche à rencontrer les hommes dans leur vie ordinaire "en participant aux besoins, aux espoirs et aux problèmes de tous". Au lieu "d'inventer des formations "réservées", de créer des mondes parallèles, de construire des bulles médiatiques dans lesquelles on fait écho à ses propres slogans", il s’agit pour le missionnaire de chercher le lieu où il pourra rencontrer son prochain. Une punchline qui nous invite à sortir de nos cercles fermés.

Il privilégie les pauvres

Tout missionnaire, s’il est animé par le Saint-Esprit, "manifeste une prédilection pour les pauvres et les petits comme signe et reflet de la préférence du Seigneur pour eux", rappelle l’évêque de Rome. Et d’ajouter : "Les personnes directement impliquées dans les initiatives et les structures missionnaires de l'Église ne devraient jamais justifier leurs inattentions aux pauvres avec l'excuse – largement utilisée dans certains cercles ecclésiastiques – de devoir concentrer leurs énergies sur les tâches prioritaires de la mission".  Non, la préférence pour les pauvres n'est "pas une option facultative pour l’Église", selon le Pape.

Il est animé par l'Esprit saint

MISJONARZ NA POST
fot. o. Marek Adamczuk OMI
Kanada Północna.

Tous ces traits caractéristiques n’auraient pas de sens si l’on oubliait l’essentiel : hors de l’Esprit saint, rien n’est possible. Chaque disciple missionnaire doit garder en tête "que c'est le Saint-Esprit qui enflamme et garde la foi dans les cœurs", exprime le Pape. En réalité, le Christ, "donne son propre témoignage à travers les œuvres qu'il accomplit en nous et avec nous".

Les missionnaires doivent croire que le Christ a leurs "cœurs en son pouvoir". Si nous ne croyons qu’en le priant, le Seigneur ne peut véritablement nous donner son Esprit, alors "ces prières ne sont pas authentiques mais sont des formules vides, des ‘manières de dire’, des convenances imposées par le conformisme ecclésiastique", estime le souverain pontife. Croyons-nous véritablement que le Christ peut changer nos cœurs ?

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