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Deux repères des Pères du désert pour pratiquer la charité

POMOC INNYM
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Mathilde de Robien - publié le 02/01/20
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Ces deux axiomes, établis depuis 2.000 ans par les Pères du désert, montrent comment exercer la charité envers son prochain. Une manière de réaliser ce pour quoi l’homme est fait.

“Ne pas faire à son prochain ce qu’on ne voudrait pas qu’il nous fasse. Faire à son prochain ce qu’on voudrait qu’il nous fasse.”

Deux attitudes qui non seulement sont bonnes pour autrui, mais aussi pour soi-même. En effet, pour les Pères du désert, servir, s’occuper des autres, est un facteur d’équilibre intérieur. « Se regarder le nombril est un empêchement à toute croissance intérieure. Inversement, le souci concret de l’autre contribue à me faire avancer dans mon humanité », explique Jean-Guilhem Xerri dans son dernier ouvrage (Re)vivez de l’intérieur (Cerf).

La charité, une disposition naturelle de l’homme

« Ce mouvement favorable vers/pour l’autre (qu’ils appellent charité) correspond à une disposition naturelle de l’homme. Donc ne pas l’exercer, c’est se mettre en déséquilibre intérieur », précise Jean-Guilhem Xerri. En d’autres termes, faire le bien, ça fait du bien. Antoine le Grand parle « d’une bonté originelle qui fait partie de la nature de l’homme ». Jean Chrysostome affirme que c’est elle qui rend l’homme humain ». De même Nicolas Cabasilas, théologien orthodoxe du XIVe siècle, interroge : « Qu’est-ce qui rend les hommes véritablement vivants, si ce n’est la charité ? ». Mettre en pratique cette capacité à aimer qui réside dans le cœur de tout homme serait donc un facteur essentiel de notre humanité et de notre vitalité.

Un choix intérieur

« Dans la nature même de l’homme se trouve inséré un germe qui contient en lui cette aptitude à aimer », affirme Basile de Césarée. Une potentialité à activer donc, pour devenir pleinement humain. Pas question « d’être gentil en mode guimauve pour éviter les conflits, par soumission ou par recherche de compensation », précise Jean-Guilhem Xerri.



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« L’enjeu est d’assumer la décision de servir plutôt que de se servir, d’aider plutôt que d’utiliser, de soutenir plutôt que de passer devant. (…) Au crépuscule de nos vies, ce qui restera, ce sera nos amours, nos amitiés, nos pardons, bref ce que nous aurons vécu, comme nous l’aurons pu, dans ce registre du bien fait autour de soi ».

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(Re)vivez de l’intérieur, Jean-Guilhem Xerri, Éditions du Cerf, octobre 2019, 16 euros.

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