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Le décalogue de la sérénité, de précieux conseils de vie : être un saint chaque jour

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Rémy Mahoudeaux - publié le 29/05/19
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Dans son "Décalogue de la sérénité", le saint pape Jean XXIII propose des conseils de vie sous forme de résolutions simples pour être heureux, dans l’instant présent, sous le regard de Dieu. Comme les grains d’une dizaine de chapelet, Aleteia vous propose chaque semaine un commentaire médité de chacun de ces "commandements", à vivre comme des résolutions personnelles sur la voie de la paix intérieure.

Dans son “Décalogue de la sérénité”, le saint pape Jean XXIII propose des conseils de vie sous forme de résolutions simples pour être heureux, dans l’instant présent, sous le regard de Dieu. Comme les grains d’une dizaine de chapelet, Aleteia vous propose chaque semaine un commentaire médité de chacun de ces “commandements”, à vivre comme des résolutions personnelles sur la voie de la paix intérieure.

Après les dix prescriptions du Décalogue de la sérénité, la modérationla bienveillance, le courage ou la foi dans la Providence… le saint pape Jean XXIII ajoute une onzième résolution : être un saint au quotidien.

Onzième résolution : « Je suis en mesure de le faire bien pendant douze heures, ce qui ne saurait pas me décourager, comme si je pensais que je dois le faire toute ma vie durant. »

Dernière petite méditation, dernière pirouette du facétieux pape saint Jean XXIII. Aujourd’hui, c’est sans doute trop tard pour moi, mais peut-être que demain, si je parviens à respecter scrupuleusement du matin au soir les injonctions du décalogue de la sérénité, je vivrai une belle journée. Peut-être pas une sainte journée, mais une belle journée, une de celle où l’on se dit qu’on a fait mieux qu’hier pour nos frères, pour nous-même, pour le bon Dieu et que cela doit Lui plaire un peu. Un jour où l’on s’attribue un vague satisfecit, même si l’on sait bien que tout n’est pas parfait. Et une journée, ce n’est pas bien long : pas de quoi sombrer dans l’orgueil… ni dans le découragement en cas d’échec !

Surtout pas moi

Et pourtant, quand nous voyons notre époque, nous rêvons à l’apparition de grands saints au charisme époustouflant qui s’imposeraient d’eux-mêmes à tous et changeraient le monde, avec une facilité qui tiendrait du miracle. Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Pas le moindre saint Paul, ou saint Dominique, ou saint François, ou saint Bernard qui émergerait de la poussière du chemin ? Pas le moindre colosse capable d’impulser des conversions en masse par osmose, par capillarité ou par contagion virale à l’instar des rumeurs sur Internet ? Personne en vue, surtout pas moi.


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Moi, je ne suis pas taillé pour être un de ces grands saints, je n’en ai pas l’étoffe, la carrure. Je ne suis pas un héros, juste un simple pécheur, un gagne-petit. J’ai déjà besoin de mobiliser tout mon courage, toute ma volonté pour tenter de respecter aujourd’hui les décalogues, ceux du Pentateuque et celui de la sérénité, alors sauver le monde en le tournant vers Dieu ? Je ne suis pas un super-héros. Et d’ailleurs, ne serait-ce pas de l’orgueil que d’imaginer un instant que je puisse devenir un grand saint qui changerait un peu une partie du monde ? Si c’était le cas, ce serait juste la grâce du bon Dieu qui œuvrerait à travers moi. Échec encore pour ce qui concerne les saints d’aujourd’hui : sainte Teresa de Calcutta n’a pas plus éradiqué la pauvreté en Inde que sœur Emmanuelle au Caire ou l’abbé Pierre en France. Ils ont œuvré pour la charité, ont connu pas mal de réussites, mais locales. On ne peut pas dire que la charité irradie le monde après leur départ.

Le seul horizon raisonnable

« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux » (Mt 9, 38). Déjà, si j’avais l’honneur de figurer parmi les ouvriers, même le plus lent, le plus malhabile et le moins efficace… Comme baptisés, nous sommes tous appelés à être de ces ouvriers, mais cela ne fait pas de nous des moissonneurs de compétition. Et d’ailleurs, je ne crois pas que le Maître de la moisson organise une course entre ses ouvriers. Si nous gagnons, nous entrons dans la communion des saints grâce à la miséricorde de Dieu et aux grâces qu’Il nous aura prodigué. Nous restons des serviteurs inutiles, indignes (Lc, 17, 7-10).



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Alors essayer d’être un peu saint, aujourd’hui, sans me soucier de demain, c’est mon seul horizon raisonnable, pourquoi ne pas l’admettre ? Si j’échoue aujourd’hui, demain je pourrai me dire que cet échec est passager et tenter d’être le brave type que décrit saint Paul, celui qui se désole en constatant que « ce que je voudrais, cela, je ne le réalise pas ; mais ce que je déteste, c’est cela que je fais » (Rm 7, 14), mais qui refuse que ce soit une fatalité, parce que Dieu lui a donné une âme, une conscience. Et si je réussis, j’aurai encore plus de confiance et de courage demain pour récidiver.

Mon Dieu, donne nous d’être saint au quotidien, nous avons besoin de Toi !

Merci saint pape Jean XXIII

Avec cette fin de méditation du Décalogue de la sérénité, il nous reste à dire merci au saint pape Jean XXIII. Ce texte cerne nos faiblesses avec acuité et bienveillance. Par petites touches qui sembleraient presque dérisoires, il tente de les corriger. Il mêle le sacré et le profane parce que nos vies ne sont pas comparables à celles de ces grands mystiques qui savaient remplir toutes leurs vies d’une intense, exclusive relation à Dieu : nous vivons dans le siècle. Il est doucement bienveillant avec celui qui s’oblige à le mettre en pratique, comme il incite à cette même bienveillance avec chacun de nos frères. Enfin, il nous invite à nous aimer nous-même. Quand Jésus nous commande « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mt 22, 39), prenons-le au sérieux.

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