Très prisés des Méditerranéens, ils sont à glisser dans son porte-monnaie ou à arborer en pendentif autour du cou : ces coquillages blancs de forme circulaire, naturellement ornés d'une spirale, font en effet penser à un œil, et ce n'est pas par hasard qu'ils portent le nom de sainte Lucie.
Les yeux de sainte Lucie
Lucie de Syracuse, fille d'une riche et noble famille, était pieuse et aspirait à la chasteté. Elle pratiquait une dévotion particulière à sainte Agathe, vierge et martyre sicilienne, qui lui accorda la guérison de sa mère et lui annonça qu'elle serait patronne de Syracuse. Suppliciée pour sa foi par les Romains, elle figure parmi les nombreux martyrs chrétiens. Une légende tardive raconte que, pour faire fuir ses prétendants et respecter son vœu, elle s'arracha les yeux et les jeta dans la mer, ou encore qu'elle les fit apporter sur un plateau à l'homme qui voulait absolument l'épouser pour la beauté de son regard. La Vierge lui rendit alors la vue. C'est pourquoi sainte Lucie, en plus d'être associée à la lumière par son prénom, est la patronne des aveugles et des ophtalmologues, et est invoquée contre les maladies occulaires.
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Comme celle qui lui a donné son nom, l'œil de sainte Lucie est réputé pour préserver la vision, et sucite un attachement particulier auprès des Corses et des Marseillais. Pour en trouver, nul besoin d'être un plongeur émérite : il suffit d'un peu de patience et d'un bon coup d'œil pour repérer ces petits coquillages sur les rivages méditerranéens. Sertis et associés à des matériaux précieux comme l'or et le corail, ils deviennent d'originaux pendentifs, boucles d'oreilles, bagues et même boutons de manchette. L'œil de sainte Lucie demeure, au même titre que les tours génoises, les canistrelli et le "Dio vi salvi Regina", un incontournable de la Corse.