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Sur les traces des patrons de la jeunesse africaine

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 02/06/18
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Chaque année, le 3 juin, des milliers de chrétiens ougandais honorent la mémoire de Charles Lwanga et de ses compagnons martyrisés au XIXe siècle pour avoir refusé de renier leur foi.

Chaque année, le 3 juin, des milliers de chrétiens ougandais honorent la mémoire de Charles Lwanga et de ses compagnons martyrisés au XIXe siècle pour avoir refusé de renier leur foi.

Depuis son institution, en 2016, la grande célébration nationale du 3 juin, au sanctuaire de Nyamugongo, attire chaque année des centaines de milliers de chrétiens d’Ouganda et des pays voisins. Ce jour-là, une marche de 10 kilomètres, surnommée “Marche de la paix “, retrace le parcours du dernier voyage des Martyrs pour préparer les fidèles à l’événement, devenu emblématique du catholicisme est-africain.

Des baptêmes contre la haine

Ces chrétiens ont subi la persécution du roi Mwanga du Buganda entre 1885 et 1887, période durant laquelle périt une centaine de jeunes fidèles, catholiques et anglicans. 22 d’entre-eux, catholiques, furent canonisés en 1964 par Paul VI qui mentionna également les 23 martyrs anglicans massacrés à la même période. Beaucoup furent brûlés vifs dans un énorme bûcher dressé à Nyamugongo, après avoir été molestés au moyen de lances et de torches.

Ils avaient, pour la plupart, entre 16 et 24 ans. Le premier martyr, Joseph Mikasa, un fonctionnaire du palais royal, devait servir d’exemple pour freiner le succès de l’évangélisation de l’Ouganda par les pères blancs, premiers évangélisateurs arrivés dans le pays en 1882. Ce fut exactement le contraire qui se produisit. Une centaine de catéchumènes ont reçu le baptême, parmi lesquels onze des futurs martyrs, dont Charles Lwanga, chef des pages à la cour du roi.



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“L’œcuménisme du sang”

Ce fameux 3 juin 1886, pendant leur supplice, les martyrs demeurèrent inébranlables dans leur foi et s’encouragèrent mutuellement, spécialement les jeunes comme Kizito, qui n’avait que 13 ans. Marchant à la mort Kizito demanda à son aîné, Charles Lwanga : “Donne-moi la main : j’aurai moins peur”. Tous les deux ont été proclamés patrons de la jeunesse africaine. Un autre, arrivant au lieu du supplice, déclara : “C’est ici que nous verrons Jésus !”. Le dernier supplicié, Jean-Marie Muzei, fut décapité et jeté dans un étang, le 27 janvier 1887, après s’être livré au roi.

La basilique de Namugongo repose sur 22 piliers représentant les 22 martyrs catholiques, à l’endroit-même où ils ont péri avec un si grand courage. Elle a été consacrée par Paul VI le 2 août 1969, cinq ans après leur canonisation. Le pape François s’est rendu au sanctuaire en novembre 2015, pour célébrer, devant plus de 100 000 personnes, « l’œcuménisme du sang » qui a lié ces 45 martyrs catholiques et anglicans du pays.


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L’exemple de ces martyrs inspire beaucoup de chrétiens ougandais encore aujourd’hui. Hélas, la persécution à leur encontre ne cesse pas, due à la montée de l’extrémisme islamique qui crée une atmosphère d’intolérance dans tout le pays. Un pays où pourtant plus de 40% des habitants sont catholiques, 35 % anglicans, le reste répartis entre les pentecôtistes et adventistes, et environ 10 % de religion musulmane.

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