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Le “Gayassa” : la belle tradition assyro-chaldéenne du lundi de Pâques

ŚWIĘTY DYZMA
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Marc-Antoine Mouterde - publié le 17/04/17 - mis à jour le 07/04/23
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Le gayassa (qui signifie "bon larron") est une tradition de l’Église chaldéenne qui a lieu chaque lundi de Pâques. Il s'agit du récit chanté de l’entrée du bon larron dans le Paradis.

Quelques personnes prirent la défense de Jésus pendant sa Passion. Parmi elles le bon larron, l’un des crucifiés du Golgotha, qui interpelle son comparse et défend Jésus. Luc, dans son évangile, nous relate au chapitre 23 l’échange entre les trois suppliciés (39-43).

L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »
Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. »
Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »
Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

Chaque lundi de Pâques, une tradition assyro-chaldéenne datant du Ve siècle commémore l’arrivée au Paradis du bon larron. Il s’agit d’une très belle prière en araméen, le "Gayassa". Récitée et mimée par les diacres avant la lecture de l'Évangile. Elle est un dialogue entre le chérubin gardien du Paradis et le bon larron chargé par Jésus d’en ouvrir les portes. La négociation est âpre pour le bon larron, l’archange Michel ayant reçu pour mission d’empêcher tout les hommes d’entrer au jardin après la chute d’Adam.

Repoussé à de nombreuses reprises, l’homme ne désespère pas. Il se sait sauvé par la croix du Christ. C’est d’ailleurs elle qui lui a été confiée par Jésus pour ouvrir le Paradis. Bien cachée sous sa tunique, il attend le moment opportun pour la sortir. Cela fait évidement partie de la mise en scène de cette prière, les acteurs sur-jouant volontairement les passages où l’ange refuse l’entrée du Paradis au bon larron. Ces passages vont pourtant bien au delà du simple jeu d’acteur. Il s’agit surtout d’insister sur cette occasion donnée à Dismas [le bon larron] de se reconnaître pécheur face au gardien des portes du jardin d’Eden, chemin de purification avant d’entrer dans la vie éternelle.

Le bon larron, au terme de l’échange mouvementé, finira par brandir la croix devant l’ange qui, se prosternant immédiatement, le laissera entrer au Paradis figuré dans la scène par le chœur de l’église. Après avoir déposé la Croix sur l’autel, il revient, en signe de réconciliation, donner l’accolade à l’ange, provoquant les applaudissements de joie de l’assemblée.

Par cette liturgie, nos frères d'Orient nous proposent une belle catéchèse sur le salut. En effet l’homme pécheur, pourtant condamné par ses propres frères au supplice le plus infamant, peut être sauvé par le bois de la croix s'il se reconnaît pécheur et met toute sa confiance dans le Christ ressuscité.

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