separateurCreated with Sketch.

Les drones, nouveaux jouets de guerre

© U.S. Air Force photo/Lt Col Leslie Pratt

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Michel de Remoncourt - publié le 09/04/17
whatsappfacebooktwitter-xemailnative

Retour sur l’histoire d’une arme d’un genre nouveau, dont la démocratisation laisse présager une banalisation croissante du recours à la violence armée.

Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi le vôtre.


Je donne en 3 clics

*don déductible de l’impôt sur le revenu

Le livre de la Genèse et l’histoire en général nous montrent comment l’homme, par sa nature viciée par le péché originel, excelle malheureusement dans l’art de la guerre et de tuer son prochain. Les progrès techniques continus depuis des siècles se sont souvent dangereusement accélérés en période de guerre. Les deux conflits mondiaux du XXe siècle avec leur immense bond en avant technologique sont là pour nous le rappeler. Voulant tuer sans être lui-même tué, le soldat et le scientifique inventent des systèmes permettant d’éloigner le plus possible leurs troupes du danger. C’était le principe même des arcs, armes de jet, catapultes et balistes, obusiers et autres canons grâce à la découverte de la poudre noire. Dans la même logique, se situe la bombe nucléaire (à une échelle cataclysmique) ou encore les drones.

Petit mais très utile

Il y a déjà quelques années, l’utilisation des systèmes de drone était un fait sur les zones de guerre et de combat. Cependant l’immense majorité du parc en utilisation était constitué de drones lourds et de grande envergure, mis en place par les armées et dont le cadre d’emploi était proche de celui d’un avion dont il se voulait une réplique miniature. Le drone se résumait en grande partie à un avion sans pilote, avec tous les problèmes juridiques qu’a soulevé l’emploi d’une machine très autonome pour conduire des actes létaux, mais peu apte à prendre en compte son environnement (dommages collatéraux, etc.).

La miniaturisation des drones et donc le faible coût auxquels ceux-ci sont accessibles ont profondément modifié la donne au niveau tactique. Là où le drone était souvent le fait unique d’une force militaire organisée, il est maintenant devenu un produit de consommation courant, à la portée des simples individus. Il n’a d’ailleurs pas fallu longtemps après la mise en commercialisation des petits drones pour que surgissent les premiers problèmes récurrents depuis : survols de zones interdites (centrales nucléaires et enceintes militaires en France) ou encore détournement en engin explosifs téléguidés (ISIS ou encore comme c’est le cas dans la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan).

Lutter contre ces nuisibles mécaniques

L’accessibilité relativement facile à ce système (potentiellement système d’arme) rend toute tentative de lutte et de contrôle extrêmement difficile. L’armée de l’Air française a révélé récemment un projet secret défense portant sur la lutte anti-drone : la lutte par la fauconnerie. L’idée peut prêter à sourire, mais le recours aux animaux comme auxiliaires dans les opérations militaires est une antique tradition. L’idée ici est d’introduire un rapace dressé aux alentours des enceintes militaires, et de le laisser faire lui-même la lutte dans son espace de vie. L’idée semble viable et a le mérite (elle aussi) de limiter l’implication de l’homme dans la lutte contre les drones.

Les Américains, quant à eux, semblent emprunter une autre voie. L’United States Air Force (USAF) aurait fait l’acquisition de cartouches de calibre 12 appelées SkyNet Mi-5 afin de les tester contre les drones. Chaque cartouche contient un filet qui, une fois tiré, vient s’empêtrer dans les hélices du drone, les empêchant de tourner et envoyant ainsi l’aérodyne au sol.

La démocratisation et l’accès quasi-illimité aux technologies révèlent ici leur effet pervers. La capacité à nuire et à détruire descend de plus en pus facilement au niveau des individus. La guerre telle qu’on la conçoit encore, d’une relation de force entre états ou organisations paramilitaires, tend de plus en plus à s’effacer au profit d’une banalisation et d’une individualisation du recours à la violence armée. Les drones ne sont qu’un exemple parmi tant d’autres qui montrent que ce ne sont décidément pas la paix et l’Amour du Christ et de son prochain qui gouvernent ce monde.

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Tags:
Aleteia vit grâce à vos dons

Permettez-nous de poursuivre notre mission de partage chrétien de l'information et de belles histoires en nous soutenant.