Et si vous pouviez choisir, combien d’enfants auriez-vous ? Selon une étude réalisée par l’Unaf et la Cnaf, la moitié des français rêve d’une famille nombreuse.Et si pour une fois, le gouvernement écoutait les aspirations des Français ? Mais ce serait sans doute trop lui demander, tant leurs désirs vont à l'opposé de ses stéréotypes familiaux. Non à la famille dite traditionnelle, halte aux femmes heureuses de s'occuper de leurs enfants, pas question de grandes familles. Et pourtant, selon une étude réalisée par l'Unaf et la Cnaf, c'est justement de cela que rêve plus de la moitié des Français : trois, quatre enfants, voire plus encore !
En France, la famille nombreuse reste valorisée, malgré les attaques qu'elle subit et les freins que l'on met à sa fondation. Dans un contexte de crise comme celle que nous connaissons, elle constitue aussi le dernier refuge face à l'adversité. Pour la grande majorité des 11 000 foyers sondés, avoir un enfant, c'est d'abord fonder une famille (85%), aimer et être aimé (68%), une source d'épanouissement personnel (42%) et transmettre des valeurs (33%).
Au-delà de ces réponses à la fois réalistes et émouvantes, plus de 50% des Français rêvent d'une famille nombreuse, c'est à dire comptant plus de trois enfants, selon les standards établis par l'Insee. Mais le désir de fonder une famille nombreuse impressionne par son ampleur : selon cette nouvelle enquête, plus de 30% des Français aimeraient avoir trois enfants, 14% iraient même jusqu'à quatre et 5% en voudraient encore plus.
Hélas, on ne fait pas toujours ce que l'on veut : 68 % des sondés n'en ont pas eu autant qu'ils le souhaitaient initialement. 48 % des familles ont finalement eu deux enfants, et 23 % en ont trois. Et c'est bien là que le bât blesse en matière de politiques publiques, aujourd'hui de plus en plus perçues comme orientées contre les familles ou visant à privilégier l'exception sur le cas général. Si la majorité des français rêvent d'une famille nombreuse, les règles et lois, elles, ne le leur permettent pas toujours, sans oublier une question cruciale, celle du coût d'un enfant.
Interrogés sur les raisons pour lesquelles ils ont eu moins d'enfants que prévu, 33% des sondés se jugeaient trop âgés, l'âge moyen du premier enfant étant désormais de 30 ans. Mais, surtout, 28% jugeaient leur logement trop petit, et 28% estimaients qu'élever un enfant de plus coûterait trop cher. Le poids des revenus, et celui du coût de l'immobilier, qui a littéralement explosé ces dix dernières années, se fait ici pleinement sentir. Enfin, 22% se seraient sentis obligés d'arrêter de travailler. Cette difficulté de mener de front travail et famille est accentuée par l'insuffisance de modes de garde des enfants, qui a constitué un frein pour 29 % des personnes interrogées.
Dans cette même étude, il faut bien reconnaître que les familles n'ont guère confiance en l'avenir : 71 % des sondés craignent un contexte socio-économique peu favorable pour avoir des enfants. La moitié d'entre eux envisagent une dégradation des conditions pour les familles et estiment qu'élever un enfant sera plus difficile au cours des prochaines années.