MÉDITATION DU JOUR
La pluie torrentielle et le rocher
Celui qui se contente d’entendre mais n’agit pas bâtit sur le sable, c’est-à-dire sur lui-même ou sur quelque chose d’éphémère. Celui qui fait ce qu’il a entendu de Dieu bâtit sur le roc, c’est-à-dire sur Dieu qui dans les psaumes est sans cesse appelé le rocher. C’est le rocher qui, invisiblement, comme fondement, préserve la maison de l’effondrement. Dans la Nouvelle Alliance, le Verbe incarné de Dieu, Jésus Christ, peut aussi être appelé le rocher : Petra autem erat Christus [et ce rocher était le Christ] (1 Co 10, 4). Et nous savons qu’il donne le même nom à la pierre fondamentale de son Église ; cette pierre fondamentale, Pierre l’est devenu par sa confession de foi (cf. Mt 16, 18), qui s’affermit dans son action : paître le troupeau du Christ et mourir pour lui. Le Christ et Pierre ont ce caractère commun : être le rocher, qui résiste à la pluie torrentielle. Celle-ci doit survenir – Jésus le dit sans cesse – pour éprouver la solidité de la construction. On peut même dire que la persécution non seulement éprouve le chrétien, mais fait croître sa solidité (cf. 1 P 1, 6-7).
Card. Hans Urs von Balthasar
Hans Urs von Balthasar († 1988), jésuite et fondateur d’un institut séculier, a laissé une œuvre théologique monumentale.
Il est l’un des plus importants écrivains et théologiens catholiques du xxe siècle. / Lumière de la Parole, année A, Culture et Vérité, Lessius, Bruxelles, 1997, p. 36-37.