“Heureux ceux qui se laissent enseigner”

Enseigner vient du latin insignire, mettre une marque, un repère, distinguer ou désigner. Tous ces verbes peuvent se rapporter à ce qui marque le saint, le bienheureux pour qu’il connaisse des repères dans sa vie. La loi divine tient ce rôle pour conduire les hommes vers leur bonheur. « Heureux l'homme que tu châties, Seigneur, celui que tu enseignes par ta loi, » (Ps 93, 12) Cet enseignement passe aussi par les corrections, qui s’appellent dans le langage biblique « châtiment ». Châtier, rendre pur au sens premier, a donné chasteté, pureté. Acceptons-nous encore d’être repris et redressé par notre Père du ciel, comme un père le fait pour le bonheur de son enfant ? Il n’y a chez Lui ni verge ni main trop diligente, mais bien souvent seulement sa parole remplie des bons conseils sur le bonheur. La loi de ce Père tendre et aimant ne brise aucune liberté chez nous, mais l’éduque et l’oriente vers la quête de la vita beata des anciens.

Enseignés par la loi, avons-nous un bonheur supplémentaire que ceux de l’Ancienne Alliance si scrupuleux à la suivre? Sans doute sommes-nous devenus obéissants, non comme serviteurs, mais amis du Christ et fils du Père. Nous sommes aussi enseignés par les échecs, par la vie, par des contraintes et des aléas qui nous font « croître en sagesse, en taille et en grâce » (Lc 2, 52). Combien les orphelins de père peuvent-ils être malheureux quand ils sont sans repères paternels. Déjà si le code de la route évite de se perdre dans des accidents toujours possibles, a fortiori la loi divine règle si bien notre chemin de bonheur. Aussi notre grâce de chrétiens consiste à se laisser enseigner par les évènements où se révèlent des conseils divins, par des personnes de notre entourage où s’entendent des indications précieuses, par des responsables ou des pères spirituels qui sont chargés de nous guider.