Portes saintes, églises jubilaires et indulgences… comment s’y retrouver ?

Le pape François a ouvert le 24 décembre dernier la première “Porte sainte” en la basilique Saint-Pierre, inaugurant ainsi le Jubilé. Cette porte gravée de seize panneaux racontant l’histoire de la rédemption de l’homme est la plus symbolique, celle qui marque le lancement des jubilés depuis l’an 1500. Rome propose également quatre autres portes : celles des trois autres basiliques majeures (Saint-Jean-de-Latran, Sainte-Marie-Majeure, Saint-Paul-hors-les–Murs) et une porte ouverte par le Pape dans la prison de Rebibbia, en signe particulier d’attention pour les détenus.

"Les Portes saintes sont au nombre de cinq et sont seulement à Rome", précise Davide Emanuele Nappi, chargé de communication du dicastère pour l’Évangélisation – organisateur du Jubilé –, à Aleteia. Les portes sont en effet désignées dans la "Bulle papale" d’indiction du Jubilé, et "les évêques n'ont pas le pouvoir d’en instituer". Dans l’histoire des Jubilés ordinaires, les “Portes saintes” ont toujours été réservées à Rome. Seul le Jubilé de la miséricorde en 2016 – événement extraordinaire – avait établi d’étendre ces portes dans les diocèses.

Il n’existe donc pas cette année de “Portes saintes” en dehors de Rome, qui reste la cité jubilaire par excellence. En témoignent les nombreux travaux réalisés par la municipalité ces derniers mois pour se préparer à accueillir les millions de pèlerins qui viendront symboliquement franchir les Portes saintes de la Ville éternelle.

En revanche, si venir à Rome auprès des tombes des apôtres est "un signe de proximité avec le centre de la chrétienté", explique encore le porte-parole du dicastère, une multitude d’autres lieux jubilaires ont été associés à l’événement. Il n’est donc pas obligatoire de parcourir de longues distances pour obtenir l’indulgence, qui est accordée de façon égale en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Liechtenstein ou dans les Cercles polaires.

Signe de la volonté de l’Église de répandre largement la miséricorde, tout sanctuaire, basilique, cathédrale, chapelle ou autre église désignée par un évêque ou par une conférence épiscopale comme lieu jubilaire est une destination éligible pour obtenir l’indulgence. L’abondance de ces sites est telle que le dicastère a renoncé à les compter.

Parmi ces lieux, on trouve des curiosités comme la chapelle – en réalité le pont arrière – du navire Amerigo Vespucci, le voilier-école de la marine italienne, déclarée "église jubilaire" par l'Ordinariat militaire de la Péninsule. Le diocèse aux armées a également désigné l'église de l'hôpital militaire de Celio, ou encore la chapelle de la prison Santa Maria Capua Vetere – qui compte un département pour les toxicodépendants.

En France, une page de la Conférence des évêques présente la liste de toutes les initiatives diocésaines.

Selon la foi catholique, l’indulgence plénière – qui accorde au fidèle d’aller directement au paradis – est accordée au baptisé qui satisfait certains prérequis. Il lui est demandé en l’occurrence de se confesser, de participer à la messe, et de prier aux intentions du Pape.

Ceci établi, l’indulgence peut s’obtenir par un pèlerinage aux lieux jubilaires, mais les personnes qui ne sont pas en mesure de se déplacer ne sont pas exclues. Ainsi les religieux vivant en clôture, les personnes âgées, les infirmes, peuvent en alternative prier depuis chez eux, et suivre une messe du Pape ou de leur évêque sur un écran ou à la radio.

Il est possible d’obtenir l’indulgence plénière en effectuant une œuvre de miséricorde et de pénitence. Le Vatican demande alors de s’abstenir au moins une journée de "distractions futiles" ou d’une "consommation superflue", ou encore de faire une œuvre pour les pauvres ou une activité qui défend la vie "à toutes ses étapes". Techniquement, l’indulgence peut être obtenue une fois par jour et il est possible de la demander pour un défunt.

À noter qu’outre la Caput Mundi, d’autres grands pèlerinages sont proposés par l’Église, notamment dans une des trois basiliques de Terre sainte – le Saint-Sépulcre de Jérusalem, la Nativité de Bethléem et l’Annonciation de Nazareth. Qui elles non plus, n’ont pas de Porte sainte, mais ont l’avantage d’être édifiées sur la terre de Jésus.