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République dominicaine : le père Vásquez fait six heures de route chaque jour pour évangéliser

Prêtre Júnior Vásquez

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Maria Lozano - publié le 11/02/25
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En République dominicaine, le père Júnior Vásquez parcourt six heures de route chaque jour pour aller à la rencontre des 31 communautés rurales de sa paroisse souvent enclavées et difficiles d’accès.

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Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, assure le dicton populaire. Et surtout si c'est pour apporter la Bonne Nouvelle ! Le père Júnior Vásquez se réveille chaque matin à 5 h 30. Après avoir passé une heure avec Jésus au pied du tabernacle, il est prêt à parcourir six heures de route avec sa voiture afin de se rendre dans les 31 communautés rurales de sa paroisse dans le diocèse de San Juan de la Maguana, dans le centre-ouest de la République dominicaine. La plupart d’entre elles sont enclavées et difficiles d’accès mais le père Vásquez tient à y célébrer régulièrement la messe pour les fidèles. Apporter l’eucharistie à ses paroissiens est pour lui une véritable joie. "Cela vaut la peine de tout quitter et de se dépenser comme une bougie allumée pour Dieu au service des plus humbles, afin que tous puissent accéder au message du salut", confie volontiers le prêtre à l’Aide à l’Église en détresse (AED).

Les zones rurales (aussi appelées "las lomas") qu’il parcourt sont souvent dépourvues de services de base et présentent une géographie complexe avec peu d’opportunités. De nombreuses communautés sont isolées à cause des chemins de terre qui deviennent impraticables pendant la saison des pluies. "Mes confrères prêtres et moi-même devons traverser des montagnes, sur des routes très difficiles et rocailleuses", témoigne encore le jeune prêtre. "Il faut aussi traverser plusieurs ruisseaux et rivières pour rencontrer ces fidèles." De nombreuses communautés sont marginalisées et souffrent d’un manque d’emploi, de santé et d’éducation. Les gens quittent "las lomas" à la recherche de meilleures opportunités, ce qui entraîne une diminution de la population active et perpétue ce cycle d’abandon. Ici, les prêtres ne se contentent pas de prêcher, ils assument également un rôle de soutien social.

Le père Junior Vásquez, curé de la paroisse du Christ Crucifié, lors de son intervention auprès de la délégation de l'AED

Des épreuves au coeur de la mission

Durant ses périples quotidiens, le père Júnior Vásquez a dû affronter plusieurs épreuves qui ne l’ont pourtant pas empêché d’assurer sa mission. Pour se déplacer, le père Júnior a eu l’habitude d’utiliser un très vieux véhicule, "constamment endommagé, entraînant des dépenses considérables pour la paroisse", explique-t-il. Un fardeau économique mais aussi un risque pour sa santé. Au fil du temps, son utilisation constante et le mauvais état des routes lui ont provoqué une blessure physique : "J’ai eu une déchirure ligamentaire dans mon pied, qui a fini par se fracturer", explique-t-il. Cette blessure l’a laissé pratiquement invalide pendant cinq mois et il a subi plusieurs opérations chirurgicales douloureuses. Sur le plan émotionnel, le processus a été encore plus difficile. Il se souvient avoir connu des grands moments de solitude, même s’il s’est toujours senti soutenu par sa foi : "Dieu et la Vierge ont toujours été avec moi", confie-t-il. Aujourd’hui, il dispose d’une nouvelle voiture grâce aux aides de l’AED, lui permettant de continuer sa mission avec joie.

Rue à San Juan de la Maguana.

Au travers de cette expérience, le jeune prêtre a compris l’importance de prendre soin de soi : "Si je prends soin de moi, je suis mieux disposé à servir la communauté et à me donner pour rester plus longtemps auprès d’eux". Et le prêtre de poursuivre : "Tout ce que nous faisons, nous le faisons pour Dieu."

Une autre difficulté à laquelle le père Júnior Vásquez est confronté, outre le manque de chapelles en milieu rural, est celle des sectes évangéliques qui attirent souvent les gens avec de fausses promesses. Mais le jeune prêtre peut compter sur la foi de ses paroissiens, bien fidèles et solides pour répandre la bonne nouvelle du Christ. "Voir comment ils ont faim de la Parole de Dieu, comment ils en ont besoin, et la joie avec laquelle ils participent aux célébrations, c'est ma plus grande récompense", affirme-t-il. Le dimanche, les paysans quittent leurs champs et viennent, à pied ou à cheval, à la célébration religieuse. Les enfants et les adolescents participent activement à la messe, faisant de cette journée "un moment de rencontre et de joie pour toute la communauté", décrit le prêtre. Une chose est sûre, le père Júnior Vásquez n’a pas fini de faire des kilomètres pour répandre et vivre de la Bonne Nouvelle.

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