Campagne de Carême 2025
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Les églises catholiques continuent de faire les frais de la guerre civile en Birmanie. Dans l'État Chin, au nord-ouest du pays, la cathédrale du Sacré-Cœur de Jésus à Mindat a été prise pour cible par des bombardements de la junte le 6 février, rapporte l'agence Fides. Plusieurs bombes ont endommagé son toit et ses vitraux, la rendant inutilisable, mais aucun blessé n'est à déplorer les fidèles et les prêtres ayant fui cette zone de combat pour trouver de la sécurité.
Ces derniers refusent de se laisser décourager et ont déjà annoncé vouloir reconstruire l'édifice. "Nous sommes très tristes parce que notre église a été touchée par des bombes. C'est une blessure au cœur. Mais nous ne nous laisserons pas abattre", a ainsi déclaré le père Paulinus à Fides. "Nous la reconstruirons. Et nous sommes certains que le Seigneur nous bombardera de sa grâce et de sa bénédiction : cela donnera à notre peuple la paix et la prospérité".
La région du diocèse de Mindat est touchée depuis plusieurs mois par des affrontements intenses entre la milice locale Chinland Defence Force (CDF) et l'armée du Myanmar. Le diocèse de Mindat, situé dans le sud de l'État de Chin, compte 15.000 catholiques sur 360.000 habitants, 23 paroisses et 48 prêtres diocésains, trois religieux et 21 religieuses, ainsi que 40 petits séminaristes et sept grands séminaristes, selon l'agence Fides. Partout dans le pays, de nombreuses églises sont régulièrement ciblées par les bombardements ou des incendies volontaires.
3,5 millions de déplacés
La Birmanie est en proie à la guerre civile depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021 qui a mené la junte birmane au pouvoir. Les Forces de défense du peuple ont organisé un vaste mouvement de désobéissance civile, entraînant des affrontements d'une grande violence qui poussent les civils à fuir et occasionnent de grands déplacements de population. Selon les Nations unies, plus de 3,5 millions de personnes ont ainsi été déplacées par les combats. Si les chrétiens sont minoritaires en Birmanie, où ils ne représentent que 6% de la population (dont 3% de catholiques), ils sont localisés principalement au nord du pays où a lieu l’essentiel des combats.