Depuis 2012, la série britannique de la BBC, Call the Midwife, ne cesse de surprendre et de toucher ses fans en les plongeant dans un univers d’après-guerre avec la jolie Jenny Lee, qui vient à peine de terminer ses études pour devenir sage-femme. Née des mémoires réelles de l’infirmière sage-femme Jennifer Worth, la série, regardée par plus de 9 millions de téléspectateurs sur BBC, suit le travail d’un groupe de sages-femmes, laïques et religieuses, qui vivent ensemble dans un couvent d’infirmières, Nonnatus House. Ensemble, elles viennent en aide à la communauté pauvre de l’East End, à Londres. Toujours à vélo, Jenny et ses collègues se dévouent corps et âme pour les futures mères. Touchantes, courageuses et souvent drôles, elles mettent au monde des bébés, traitent des problèmes médicaux et sauvent des vies. Si chaque naissance est traitée avec beaucoup de grâce et de tendresse, Call the Midwife montre aussi la réalité de l’époque telle qu’elle était. Dès son lancement, la série a remporté un succès éclatant et a même coiffé à plusieurs reprises la série britannique Downton Abbey dans la course aux audiences. Un triomphe qui n’échappe pas aux sœurs Margaret Angela, Christine, Ivy et Shirley, dernières religieuses survivantes du petit ordre anglican de St John the Divine (Saint-Jean-le-Divin), qui a inspiré cette série télévisée.
Fanes et aide précieuse de la série
"Nous n’avons jamais manqué un épisode de la série", confiait sœur Christine Hoverd au Daily Mail en 2015. Âgée aujourd’hui de plus de 80 ans, elle a rejoint cet ordre religieux anglican fondé à Londres en 1848 à l’âge de 20 ans. Au cours des années 1950 avec d’autres sœurs sages-femmes, elle est devenue un élément essentiel de la communauté de Poplar, un quartier de Londres dans l'East End, comme le montre la série.
C’est comme regarder nos propres vies. Cela nous rend très fières de notre communauté et de nos vies bien vécues.
À l’époque, l’hygiène dans cette partie très pauvre de la ville était épouvantable. "La plupart des gens se lavaient dans un évier de cuisine. Beaucoup n’avaient ni chaussures ni meubles", confiait aussi Margaret Angela, une autre sœur de l’ordre. Si le quartier où elles étaient établies pouvait être intimidant, elles n’ont jamais eu d’ennuis, comme le confirme sœur Christine : "Nous nous sommes toujours senties en sécurité. Je me souviens que les gens criaient : "N’ose pas toucher au vélo de cette religieuse !"". La plupart des scènes de la série sont d’ailleurs inspirées d’événements réels de la vie des sœurs, comme la fête du 50e anniversaire de l’adhésion de sœur Evangelina (jouée par Pam Ferris) à la communauté religieuse. "C’était basé sur mon jubilé d’or", confie sœur Christine. "C’est comme regarder nos propres vies. Cela nous rend très fières de notre communauté et de nos vies bien vécues."
Fans inconditionnelles de la série, les sœurs avouent que Call the Midwife reflète bien leur vie antérieure dans l’est de Londres. Depuis le lancement de la série, elles sont d’ailleurs régulièrement consultées par les équipes de tournage. "Dans les scripts, l’essentiel était juste, mais c’était un mélange de faits et de fiction, alors nous avons demandé que nos noms soient changés", note sœur Christine, qui précise que les sœurs apportent leur aide jusqu’à des conseils en accessoires. "Le producteur est venu nous rendre visite avec la costumière pour s’assurer qu’ils avaient bien fait les choses. Nous avons même prêté à la série nos vieux livres de prières." Aujourd'hui, les quatre religieuses sont basées à Marston Green, Solihull, en Angleterre. Elles se consacrent à la prière, à l’hospitalité et à la promotion de la santé et de la guérison. Et, bien entendu, elles ne ratent jamais leur programme préféré !