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Voici l’un des premiers métiers évoqués dans la Bible

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Champ de blé

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Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 25/01/25
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Le métier de la terre remonte à la plus ancienne histoire de l’humanité. Rien d’étonnant dès lors à ce que cette activité soit l’une des premières évoquées dans la Bible, et ce dès la Genèse…

Le Livre de la Genèse rapporte de manière imagée ce qu’il advint lorsque Adam et Ève cessèrent de profiter des richesses du Jardin d’Éden après le piège tendu par le serpent tentateur (Gn 3,17-19) : "Maudit soit le sol à cause de toi ! C’est dans la peine que tu en tireras ta nourriture, tous les jours de ta vie. De lui-même, il te donnera épines et chardons, mais tu auras ta nourriture en cultivant les champs. C’est à la sueur de ton visage que tu gagneras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu proviens ; car tu es poussière, et à la poussière tu retourneras."

Cette terrible imprécation divine correspond à l’évolution préhistorique des premières communautés humaines qui apprirent à tirer profit du travail de la terre à la sueur de leurs efforts… La révolution néolithique vers 10.000 avant J.-C. introduira, effectivement, après les pratiques des chasseurs-cueilleurs jusqu’alors existantes, le travail proprement dit du sol afin d’en produire des fruits.

Les cultivateurs de la Bible

Ainsi, le métier de cultivateur va-t-il prendre en importance, associé en cela à une dimension spirituelle que ne cesseront de souligner les Saintes Écritures. Les deux enfants d’Ève résument à eux deux ces premières activités de l’homme, si Abel devint berger, Caïn cultivera en effet la terre. Le Livre de la Genèse précise très tôt que ces pratiques se devaient de respecter des règles religieuses et le Livre précise expressément qu’"Au temps fixé, Caïn présenta des produits de la terre en offrande au Seigneur" (Gn 4,3). Mais après que ce dernier ait tué son frère par envie, Dieu le condamna sans appel : "Maintenant donc, sois maudit et chassé loin de cette terre qui a ouvert la bouche pour boire le sang de ton frère, versé par ta main. Tu auras beau cultiver la terre, elle ne produira plus rien pour toi. Tu seras un errant, un vagabond sur la terre." (Gn 4,11-12). La descendance biblique d’Adam et Ève inclura cependant des hommes plus justes tel Noé présenté comme "homme de la terre" et qui sera entre autres le premier cultivateur à planter la vigne. Rapidement, l’agriculture prendra son essor et s’invitera fréquemment dans les textes de la Bible notamment dans les Psaumes : "Tu te nourriras du travail de tes mains : Heureux es-tu ! A toi, le bonheur !" (Ps 127-2).

Le crime de Caïn attire la malédiction de Dieu qui tient les Tables de la Loi

Une riche symbolique

La Bible se servira également très tôt du métier de l’agriculture pour introduire de nombreuses règles morales et spirituelles. Ainsi le Livre du prophète Isaïe rappelle-t-il les taches successives du paysan travaillant le sol : "Pour semer, faut-il que, tout le jour, le laboureur laboure sa terre, la retourne et la herse ? Ne va-t-il pas aplanir le sol, pour répandre la nigelle, jeter le cumin, semer en pleine terre le blé, l’orge, le millet, et l’épeautre en bordure ?" Ou encore : "On n’écrase pas la nigelle au traîneau, la roue du chariot ne passe pas sur le cumin ; mais on bat la nigelle avec le fléau, et le cumin avec le bâton. Va-t-on broyer le froment ? On ne l’écrase pas sans fin : on le foule sous les roues du chariot, mais il n’est pas broyé" (Is 28, 24-28). Ces images du travailleur de la terre encouragent le croyant à faire de même quant à sa conduite morale ; c’est en travaillant son cœur et en semant de bonnes graines que le fruit de la foi pourra s’épanouir… 

Dans le Nouveau Testament, Jésus aura aussi recours de nombreuses fois à ces métaphores dans ses prédications, et la parabole du semeur demeure certainement l’un des exemples les plus connus rappelés par les trois Évangiles synoptiques. Écoutons Matthieu (Mt 13,3-8) : "Voici que le semeur sortit pour semer. Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger. D’autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde. Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché. D’autres sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés. D’autres sont tombés dans la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un."  

Cette parabole de Jésus ne peut qu’éclairer ceux qui l’écoutent. Jésus introduira au plus grand nombre la conduite qui plait au Seigneur par ces récits imagés afin de faire germer en eux cette graine tombée dans la bonne terre pour qu’elle produise du fruit en abondance… 

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