"Quand j'ai dit que je ferai le tour des cathédrales de France, je parlais de toute la France", glisse Henri d'Anselme sur un ton amusé. Celui dont le destin a basculé un matin de juin 2023, après s'être interposé dans une attaque au couteau d'une rare violence, n'en a pas fini avec les cathédrales. Au contraire. Après avoir écumé la quasi-totalité du territoire métropolitain à la rencontre de ces joyaux du patrimoine et de la foi, les faisant découvrir à 185.000 abonnés sur sa page Instagram, Henri prévoit de faire le tour, dans un mois, des cathédrales d'outre-mer. "C'est en cours de préparation", confie le "héros au sac à dos" à Aleteia.
Insatiable, le jeune homme ne compte pas s'arrêter là : sur les 180 cathédrales de métropole, il lui en reste encore une trentaine à visiter. Un périple qu'il entamera "peut-être à moto, mais c'est encore en cours de réflexion". Viendra le tour de la Corse, et puisqu'impossible n'est pas français, l'Europe, et tant qu'à faire… le monde. "J'ai un nouveau rêve", se livre Henri. "Je voudrais faire une grande enquête sur la fécondité du style dit "français" qu'on a appelé plus tard "gothique". Le style gothique est vraiment né en France et a rayonné dans le monde entier, repris dans des centaines de pays. J'aimerais découvrir et faire découvrir à ceux qui me suivent tous les édifices héritiers de ce "soft power" architectural français à travers le monde", poursuit Henri.
Se lasser ? Henri balaie d'un revers de main cette hypothèse. Mordu jusqu'à l'âme par sa passion des cathédrales, il teinte ses aventures d'une couleur missionnaire. Car tout est là : Henri veut servir. "Les cathédrales sont un prétexte pour raconter quelque chose qui nous dépasse et pour permettre la rencontre. Elles révèlent quelque chose de la vocation universelle de la France. C'est un sujet inépuisable, intarissable. Il y aura toujours une réflexion metapolitique derrière, sinon, rien n'a de sens."
La Providence, c'est être à l'écoute des perches que nous tend le Ciel, croire en ce qu'on a au fond du cœur, et transformer l'essai.
Lorsque l'on évoque l'attaque au couteau d'Annecy, Henri préfère ne pas s'attarder. Il délaisse le passé et se tourne avec une joie communicative vers l'avenir. Et se met dans la main de Dieu. "Je ne crois pas au hasard, mais en la Providence. La Providence, c'est être à l'écoute des perches que nous tend le Ciel, croire en ce qu'on a au fond du cœur, et transformer l'essai", estime le jeune homme. "Ce sont des mains tendues, qu'on est libres de prendre ou pas. Ma démarche de pèlerinage au long cours, c'est ma manière d'être à l'écoute. J'invite vraiment les gens à le faire, partez au moins deux semaines en solitaire sur les chemins, il y a tellement de pèlerinages possibles ! C'est une question de choix, de volonté. Il faut arrêter de réfléchir, et se lancer. Le pèlerin, finalement, c'est le type qui boucle son sac, qui ne regarde pas en arrière, et qui part."
