Alors qu’il présentait ses vœux à la presse ce jeudi 16 janvier, le maire de Cannes (LR), David Lisnard, a annoncé son intention de concourir à l’élection présidentielle de 2027. Actuellement président de l’Association des maires de France et fondateur du parti Nouvelle Énergie, l’homme politique s’est également confié sur sa foi lors d’un long entretien accordé à l'hebdomadaire Le Point, publié le 12 janvier dernier. S’il dit vouloir être discret sur sa spiritualité, il reconnaît toutefois qu’un homme politique peut parler de son intériorité, afin de mieux se faire connaître de ses électeurs.
L'universalisme républicain dans la lignée de Jésus
C’est ainsi que David Lisnard confie avoir eu "des hauts et des bas" avec la religion catholique, mais qu’aujourd’hui il va régulièrement à la messe, tout comme sa mère qui est pratiquante, sans être "cul béni". Élevé uniquement à l’école publique, il dit néanmoins avoir suivi le catéchisme et fait sa communion et sa confirmation. De cette éducation dans la tradition catholique, il a une conviction, c'est que "le christianisme fait partie de notre patrimoine commun depuis Clovis". Et pour cela, sans exclure l’héritage républicain qui a également construit la France, David Lisnard souligne que "l'universalisme républicain qui doit tous nous rassembler se situe dans la lignée de la parole de Jésus", rappelant que la notion de dignité humaine et d'universalisme viennent de cet héritage chrétien, même si "cela risque de faire mal aux bouffeurs de curés". C’est pourquoi, il poursuit que les racines chrétiennes de l'Europe sont indéniables, mais qu’elles ont été nourries par l'apport d'autres cultures. Un peu plus loin dans l’entretien, le maire de Cannes confie encore combien il aime parcourir la France et voir "les fruits qu'a donnés cet arbre qui plonge ses racines dans le christianisme", comme les clochers dans chaque village. "Nos valeurs universelles, la capacité d'acceptation de l'autre, tout cela nous vient essentiellement du christianisme, ne l'oublions pas", ajoute-t-il encore.
Le maire de Cannes n'hésite pas non plus à citer des passages de l’Évangile qu’il apprécie particulièrement pour étayer son propos comme la parabole du bon samaritain, qui pour lui "renvoie à la responsabilité individuelle, qui doit être plus forte que les étiquettes et les hiérarchies sociales", ou encore la parabole des talents qui fait "l'apologie de l'investissement et du risque". Lecteur de la Bible, il ajoute que "l'Apocalypse de Jean est un texte étourdissant de beauté, d'une densité qui le rend presque sensoriel" et confie encore que sa devise est celle de saint Augustin : "Avance sur ta route, car elle n'existe que par ta marche."
L'indignité de l'euthanasie
Parmi les nombreux sujets abordés, l’homme politique confie encore pourquoi il est opposé à une loi sur euthanasie qui serait "un basculement anthropologique majeur". Partageant son attachement à la loi Claeys-Leonetti qui "garantit un respect fondamental de la dignité humaine, sans pour autant franchir des frontières éthiques dangereuses", il confie avoir accompagné son père récemment lors de ses derniers mois de vie. L’urgence pour lui est de développer les soins palliatifs. Le président des maires de France rappelle les chiffres : seulement 50% des besoins en soins palliatifs sont couverts en France, avec "des disparités territoriales inacceptables". À la fin de 2023, 21 départements n'étaient toujours pas dotés d'unités de soins palliatifs. David Lisnard dit aussi ne pas aimer l’expression "droit à mourir dans la dignité" des promoteurs de l'euthanasie, rappelant encore que les personnes âgées ou fragiles ne sont pas des personnes indignes, mais des personnes humaines, à soutenir. Et l'homme politique de conclure : "Ce qui est indigne est de ne pas traiter la souffrance."
