Le général Joseph Khalil Aoun, 60 ans, commandant des forces armées libanaises depuis 2017, a été élu ce jeudi 9 janvier président du Liban. Il a recueilli 99 des 128 voix des députés au Parlement à l’issue du second tour de scrutin, mettant ainsi fin à deux ans de vacance de la fonction. Pour mémoire, dans le système politique confessionnel libanais, la présidence de la République revient à un chrétien maronite, celle du Parlement est dévolue à un musulman chiite et le poste de Premier ministre à un musulman sunnite. Les douze précédentes tentatives, depuis deux ans, s’étaient soldées par un échec.
Le général Aoun – qui n’a aucun lien familial avec le président sortant Michel Aoun – dirige depuis mars 2017 une institution qui a pu rester à l'écart des dissensions confessionnelles et politiques qui déchirent le pays. Au sein de l'armée, il a su manœuvrer pour surmonter les crises, notamment un effondrement économique qui a frappé de plein fouet la solde de ses 80.000 soldats, l'obligeant à accepter des aides internationales pour préserver son institution. Le général a une réputation de probité et d’impartialité mais les défis sont immense pour sortir le Liban du marasme dans lequel il est englué depuis cinq ans.
Respecter la trêve avec Israël
Le nouveau président libanais a déclaré son élection marquait le début d'une "nouvelle ère" de l'histoire du pays, s'engageant à mener des réformes et assurant que l'État aurait le "monopole des armes". Il a annoncé qu'il s'"emploierait à consacrer le droit de l'État à avoir le monopole des armes", après une guerre dévastatrice entre le mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien, lourdement armé, et Israël. Il s'est engagé à des consultations rapides pour nommer un Premier ministre qui devra obtenir la confiance de la communauté internationale et mettre en œuvre des réformes urgentes, destinées à relancer l'économie et à reconstruire les zones dévastées dans le sud. s'est aussi engagé à respecter la trêve avec Israël après un accord de cessez-le-feu fin novembre.
L’Œuvre d’Orient, très investie sur place, a réagi en se réjouissant de cette élection et espère « que les institutions libanaises permettront, sans délai, la remise en place des institutions publiques ainsi que de l’aide internationale dont le pays a cruellement besoin. » Y voyant un "motif d’espoir", le ministère des Affaires étrangères français estime que l’élection d'un chef de l'État contribuera à la "stabilité" du pays et "dans l'immédiat, à la bonne mise en œuvre du cessez-le-feu conclu entre le Liban et Israël le 26 novembre 2024".