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En 2025, revivons selon le temps liturgique

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Xavier Patier - publié le 31/12/24
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Le vieux monde ne cesse de continuer ce qu’il fait toujours, tandis qu’avec le temps liturgique, il se passe toujours quelque chose de neuf. Vivre la Parole du jour, c’est le vœu de l’écrivain Xavier Patier.

Ce matin, 1er janvier, j’ai regardé l’actualité sur mon smartphone : rien de neuf ! Une bombe a explosé en Corse. En Ukraine, la tortue Poutine continue de poursuivre le lièvre Zelensky. Au Proche-Orient, on continue de se tuer sans souci du calendrier. En Asie, Xi Jinping continue d’adresser des pensées paternellement affectueuses au vassal russe et d’agrandir son arsenal. Du côté de Paris, la haine nombriliste continue de couler au Palais Bourbon sans susciter l’indignation, tant est forte la lassitude du vieux peuple de France. La surprise de l’année 2024 fut de nous replonger sous la IVe République. Nous sommes déroutés, à ressentir cette vague honte qui devait être celle de nos aînés du temps de Vincent Auriol et René Coty. Retenir le nom des ministres est un investissement mental que nous ne voulons plus consentir tant il semble hasardeux. Chaque parti attend un coup d’après qui n’est jamais le dernier. Les meilleurs esprits semblent mettre leur intelligence au service de la seule méchanceté. Marcel Proust avait raison : il n’y a pas de jour de l’an.

Le devoir d’espérer

Mais nous nous obstinons à croire que le jour de l’an existe. Pour ce jour comme les autres et que nous faisons mine de croire différent, nous avons inventé le devoir d’espérer. Fort bien, mais que devons-nous nous souhaiter ? De la joie sans doute, et du bonheur, mais lequel ? Le bonheur à deux sous qui nous est proposé par le monde ? Ce serait un idéal indigne d’un chrétien. N’ayons pas peur, goûtons plutôt la pauvreté. Au creux de l’hiver, j’ai de plus en plus de mal à m’intéresser à ce qui se raconte à la télévision. 

Depuis quelque temps — depuis que j’ai pris ma retraite en fait — j’ai l’impression d’être un voyageur qui a sauté d’un train en marche. Je marche lentement sur le ballast, tout étonné du silence qui m’entoure, contemplant le convoi cahotant qui s’éloigne sans m’attendre, emportant son redoutable fracas avec son dernier wagon. Le monde est devenu pour moi le phare rouge de la voiture de queue. Le silence : voici un luxe qui ne tarde jamais à devenir une épreuve. Il faut rallumer le poste, il faut se replonger dans le match. On ne guérit pas en quelques mois de l’usage délicieux et criminel du monde. Comme cette curiosité à rechute nous fait perdre de temps ! Je songe ce matin à Blaise Pascal, dépouillé par la maladie avant d’avoir connu l’après-midi de la vie : 

"Ô Dieu qui laissez les pécheurs endurcis dans l’usage délicieux et criminel du monde… Ô Dieu qui devez détruire toutes ces vilaines idoles… Je vous loue, mon Dieu, et je vous bénirai tous les jours de ma vie de ce qu’il vous a plu de me réduire dans l’incapacité de jouir des douceurs de la santé et des plaisirs du monde…" 

La maladie est une redoutable grâce de conversion. 

Avec la liturgie, toujours quelque chose de neuf

Le dépouillement de l’hiver nous interroge sur l’encombrement de nos vies. Nous voudrions vivre pour Dieu seul, mais quand il fait beau temps, nous n’y arrivons pas. Pour l’année qui commence, avec ce ciel gris et froid, et la fatigue des années, imaginons un calendrier qui ne serait que celui de la liturgie. Avec la liturgie, à la différence du journal télévisé, il se passe toujours quelque chose de neuf. Vivre en Église l’aventure de notre Rédemption, lire à l’unisson du monde les textes du jour, méditer la Parole, voici le vœu que nous pourrions nous adresser les uns aux autres pour 2025. Pour commencer, à ceux qui sont malades et à ceux qui le seront bientôt, c’est-à-dire à tous les autres, souhaitons de relire la prière de Pascal pour demander à Dieu le bon usage des maladies. 

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