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États-Unis : après l’appel du Pape, la peine de 37 condamnés à mort commuée

DEATH PENALTY
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Agnès Pinard Legry - publié le 24/12/24
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Interpellé par le pape François ainsi que des organisations caritatives et de défense des droits humains, le président américain sortant Joe Biden a finalement commué lundi 23 décembre la peine de 37 condamnés à mort.

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Le président américain sortant Joe Biden a commué ce 23 décembre la peine de 37 condamnés à mort par la justice fédérale. "Je commue aujourd'hui les peines de 37 des 40 individus présents dans le couloir de la mort de la justice fédérale à des peines d'emprisonnement à vie sans possibilité de libération conditionnelle", a-t-il annoncé. Il a notamment justifié ces commutations par un souci de cohérence avec le moratoire sur les exécutions fédérales décrété en mai 2021 par son administration, à l'exception des actes de "terrorisme et de tueries motivées par la haine".

 Il s'agit du "plus grand nombre de commutations de peines de mort par un président américain des temps modernes", soulignent des organisations de défense des droits humains, mobilisées depuis des semaines pour convaincre Joe Biden. Sur quelque 2.300 prisonniers dans le couloir de la mort aux Etats-Unis, seulement 40 étaient condamnés par la justice fédérale jusqu'à la mesure de clémence prise par Joe Biden. En sont notablement exclus trois auteurs d'attentats qui avaient révulsé le pays.

Prions pour que leur peine soit commuée, changée. Pensons à nos frères et sœurs. Et demandons au Seigneur la grâce de les sauver de la mort.

La décision du président démocrate, à quelques jours de la fin de son mandat, fait suite à l'appel du pape François lors de l'Angélus de l'Immaculée Conception, le 8 décembre dernier. Dans une déclaration spontanée il avait demandé de prier pour les prisonniers américains qui se trouvent dans les couloirs de la mort. "Aujourd’hui, il me vient au cœur de demander à tous de prier pour les détenus aux États-Unis qui se trouvent dans le corridor de la mort", avait-il improvisé." Prions pour que leur peine soit commuée, changée. Pensons à nos frères et sœurs. Et demandons au Seigneur la grâce de les sauver de la mort." 

Le pape François s’est à de nombreuses reprises élevé contre les États pratiquant la peine de mort. En 2018, il a fait changer le Catéchisme de l’Église catholique qui stipule désormais le rejet total de cette pratique jugée contraire à la dignité humaine. Auparavant, la dernière version du catéchisme expliquait que le recours à la peine de mort était possible en "cas d’absolue nécessité" mais assurait que ces cas étaient "désormais très rares, sinon même pratiquement inexistants". 

Le chef de l’Église catholique a multiplié les prises de parole pour une abolition universelle de la peine capitale. "La certitude que chaque vie est sacrée et que la dignité humaine doit être protégée sans exception, m’a conduit, dès le début de mon ministère, à travailler à divers niveaux pour l’abolition universelle de la peine de mort", avait-il confié en 2018 à des membres d’une commission internationale contre la peine de mort. 

Plus de 1.000 exécutions connues en 2023 

En 2021, par le biais du nonce apostolique aux États-Unis, Mgr Christophe Pierre, le Pape avait demandé au gouverneur du Missouri de gracier un prisonnier. En vain. En 1999, toujours dans le Missouri, Jean Paul II avait pour sa part obtenu qu’un détenu soit gracié.  Cet été, dans la préface du livre intitulé "Un chrétien dans le couloir de la mort. Mon engagement aux côtés des condamnés", le pape François a demandé aux catholiques de s’engager en faveur de l’abolition de la peine de mort à l’occasion du Jubilé 2025. 

Plus largement en 2023, Amnesty International a recensé 1.153 exécutions dans 16 pays, sans pour autant pouvoir comptabiliser les exécutions survenues dans des pays comme la Chine. "La plupart des exécutions connues ont eu lieu en Chine (plusieurs milliers), en Iran (au moins 853), en Arabie saoudite (172), en Somalie (au moins 38) et aux États-Unis (24)", détaille l’ONG dans son rapport. 112 pays ont aboli la peine de mort pour tous les crimes et au total 144 l’ont fait en droit ou dans la pratique, explique Amnesty International.

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