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Pourquoi il y a quatre messes différentes pour fêter Noël

Noël
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Valdemar de Vaux - publié le 22/12/24
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"Aujourd’hui, un enfant est né, le Christ, le Sauveur." À Noël, pour méditer une telle affirmation de la foi, la liturgie ne prévoit pas moins de quatre messes différentes. En parcourir les lectures est une bonne manière d’envisager la profondeur du mystère de l’Incarnation.

Avec celle des Rameaux, la messe de Noël est la plus fréquentée de l’année par les fidèles du monde entier. Et quand on parle de messe de Noël, beaucoup pensent à celle de Minuit. Ce n’est pourtant pas la seule messe de Noël. D’ailleurs, l'appellation “messe de Minuit”, comme l’expression populaire la qualifie, est à la fois vraie et fausse. Car dans la liturgie ce n’est pas une mais quatre messes qui existent pour la solennité de la Nativité. Il y a d’abord la “messe de la veille au soir” et la “messe de la nuit” le 24 décembre, puisque les solennités débutent la veille. Et le 25 décembre, il y a la “messe de l’aurore” et la “messe du jour”.

La première des quatre messes de Noël, la “messe de la veille au soir”, est assurément peu dite. On y lit l’évangile de la généalogie de Jésus et de l’annonciation à Joseph chez saint Matthieu… avant, donc, l’avènement de l’Emmanuel. Par souci pastoral, les prêtres choisissent le plus souvent la messe de la nuit dès les premières vêpres dites, pour que le plus grand nombre entende le récit de la naissance du Sauveur. Pourtant, les textes de la “messe de la veille au soir” rappellent que la venue du Messie répond à l’alliance que Dieu fait avec son peuple, aux promesses qu’il n’oublie jamais. La généalogie de Matthieu, qui descend d’Adam à Joseph, avant l’intervention de l’Esprit saint, exprime merveilleusement la coopération, bon an mal an, de l’humanité au dessein grâcieux du Père.

La “messe de la nuit”, la deuxième messe de Noël, porte bien son nom. "Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière" prophétise Isaïe (Is 9, 1) six siècles avant le Christ. "La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes", affirme saint Paul à Tite (2, 11) pour donner le sens profond de l’évangile de Luc lu chaque année. Un texte irénique qui participe à l’“esprit de Noël”, douceur teintée de souffrances dès la célébration de saint Étienne, premier martyr, le 26 décembre, et des Saints-Innocents le 28. Les anges, qui chantent le Gloire à Dieu aux bergers surpris laissent dans la stupéfaction. Pourtant, les bergers ne demeurent pas interdits.

À l’aurore, lors de la troisième messe de Noël, les fidèles qui n’ont pas été découragés par la courte nuit (et quelques excès ?) entendent la suite du récit, parfois oubliée : les bergers se hâtent d’aller découvrir Marie et Joseph "avec le nouveau-né couché dans la mangeoire". Ils voient et ils annoncent ce qu’ils ont vu et les gens s’étonnent. Et Luc de conclure : "Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé." (Lc 2, 15-20) Voilà pourquoi l’on appelle parfois cette liturgie "messe des bergers". Lesquels sont un bel exemple pour les chrétiens : après avoir ressenti une telle joie, après avoir compris que Dieu "a manifesté sa bonté et son amour pour les hommes" (Tt 3, 4 ; début de la deuxième lecture de cette messe), que peut-on faire d’autre qu’annoncer et louer le Seigneur ?

Le 25 décembre, jour officiel de la solennité, demeurent les plus valeureux ou ceux qui ont préféré cette messe aux autres. Puisque le Sauveur est né, "la terre tout entière a vu", assure même le psaume, la liturgie s’attache à saisir la densité du mystère de l’Incarnation. Particulièrement grâce au superbe Prologue du quatrième évangile. Saint Jean y développe une théologie du Verbe, "né du Père avant tous les siècles", dit le Credo qui s’inspire du passage, c’est-à-dire que le Christ est la plénitude de la Révélation. À travers sa venue dans le monde, le Père lève définitivement le voile sur son dessein bienveillant pour la Création : vivre éternellement auprès de lui.

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