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Le conseil d’un Père du Désert pour dénouer le lien de la rancune

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Sophie Baron - publié le 30/11/24
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Que nous disent les Pères du Désert pour guider notre vie spirituelle, dans les circonstances très concrètes de notre vie ? Parfois la rancune s’installe, et elle fait souffrir sans qu’on sache s’en débarrasser. Saint Sisoès le Grand voit clair : se venger soi-même, c’est refuser la défense de Dieu.

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Sisoès est un moine de Thébaïde (la région de Louxor aujourd’hui), à la grande époque de l’essor du monachisme égyptien, au début du Ve siècle. Il est un maître dans l’art de conduire les âmes, en particulier en cas de crise. Ainsi, lors de cette querelle qui éclate entre deux solitaires. Ne nous étonnons pas de voir surgir ce genre de conflit entre des gens voués au silence. La vie quotidienne donnait l’occasion de bien des contacts, qui pouvaient devenir causes de friction : construction de la cellule, acquisition d’un mobilier sommaire, alimentation en eau, en nourriture, achat de livres pour la prière, fabrication des corbeilles et d’autres objets pour acquérir quelques ressources. Mille incidents pouvaient bousculer la vie de ces pieux anachorètes. Et, faute de paroles pour s’expliquer, la colère bouillonnait longtemps dans ces cœurs rudes.

La souffrance de la rancune

En tout cas, l’un des frères a subi une injure qui le blesse particulièrement et lui inspire des envies de vengeance. Heureusement pour lui, il a le courage d’aller en parler à son père spirituel, Sisoès : "J’ai été insulté par ce frère et je veux me venger." C’est dit, il n’en est pas particulièrement fier, mais c’est comme cela, il n’y peut rien. Quand l’ancien lui redit : "Ne le fais pas mon enfant, laisse plutôt à Dieu le soin de te venger" en référence à la lettre aux Romains (Rm 12,19), le moine résiste et réplique d’un air boudeur : "Je n’aurai pas de repos que je ne me sois moi-même vengé." Sa rancune est là et il pressent qu’elle n’est pas près de partir. Il n’a pas envie de faire avec et de la subir longtemps. Ce n’est plus l’injure qu’il veut laver, c’est une souffrance qu’il veut éviter.

Se faire justice ou s’en remettre à Dieu ?

Le Maître voit bien tout cela et, loin de se décourager, il fait diversion, il incite à la prière : "Prions, frère !" Le moine est toujours "frère", malgré son désir de vengeance. Que va lui proposer Sisoès ? "Mon Dieu, nous n’avons plus besoin que vous vous préoccupiez de nous, car nous nous vengeons nous-mêmes." Incroyable ! En le remettant ainsi devant Dieu, il lui montre l’absurde de sa situation ; se faire justice, c’est refuser d’être défendu par Dieu ! Comme si on était plus à l’abri en faisant ses affaires tout seul ! Être abandonné de Lui ? non jamais ! "À ces mots, le frère tomba aux pieds de l'ancien et lui dit : "À partir de maintenant, je ne me dispute plus avec ce frère ; je t'en prie, Père, pardonne-moi" " (Sisoès, 1).

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