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Iconem, cette pépite de la tech qui sauve le patrimoine chrétien dans le monde entier

Iconem

Le monastère de Geghard en Arménie sur la plateforme Iconem.

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Lancée en 2013, l’entreprise Iconem est spécialisée dans la numérisation 3D des sites patrimoniaux en France et dans le monde. Son dernier chantier : la numérisation de la basilique Saint-Pierre de Rome, "un des monuments les plus complexes que nous n’ayons jamais scannés", confie Yves Ubelmann, le patron d’Iconem.

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À près de 40 mètres de haut, dans les combles de la basilique Saint-Pierre de Rome, le visiteur pourra bientôt plonger dans une exposition fascinante retraçant l’histoire et le sens de la basilique construite sur la tombe de l’apôtre Pierre. Ce voyage prodigieux, à l’ombre de la coupole dessinée par Michel-Ange, a été rendu possible grâce au travail d’une petite entreprise française alliée au géant américain Microsoft. Fondée en 2013, Iconem est spécialisée dans la numérisation 3D de sites d’exception. De la cité de Palmyre en Syrie aux pyramides d’Égypte en passant par un temple d’Angkor au Cambodge, la start-up française a fait voler ses drones en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique pour garder en mémoire un patrimoine remarquable et le faire partager. "On a beaucoup travaillé dans les zones de conflits, donc en Afghanistan, en Syrie, en Irak, en Libye, là où le patrimoine est menacé", confie à Aleteia Yves Ubelmann, président et fondateur d’Iconem.

Mais à regarder la carte des projets réalisés par l’entreprise d’une dizaine de salariés, le patrimoine chrétien figure en bonne place parmi les chantiers effectués. En France, le double numérique du Mont-Saint-Michel a par exemple été réalisé par Iconem, tout comme la cathédrale de Reims ou bien la basilique du Sacré-Cœur et l’église Saint-Germain-des-Prés à Paris. En Arménie, plusieurs monastères, comme celui de Gherart, près d’Erevan, ont été sauvegardés numériquement.

Les millions de données collectées permettent aux scientifiques d’étudier les sites, mieux comprendre leur histoire et mieux les sauvegarder. La numérisation de l’abbaye troglodyte de Saint-Roman, en France, a par exemple visé à soutenir les travaux de stabilisation et de revalorisation du lieu.

"Nous avons scanné beaucoup de sites chrétiens, en Europe, au Moyen-Orient, aux États-Unis aussi. On prend conscience de la diversité de l’architecture chrétienne", raconte Yves Ubelmann. "En Arménie par exemple, on trouve des monastères fortifiés qui servaient à protéger la communauté entière et ses trésors. Le monastère servait de lieu de culte, de château défensif et puis aussi de banque", explique-t-il. 

400.000 photos pour Saint-Pierre 

Pour la basilique Saint-Pierre de Rome, 400.000 photos ont été prises pour capter tous les recoins de l’édifice. Des drones ont ainsi volé à l’intérieur et à l’extérieur de la basilique pour collecter les images en haute résolution. Les experts ont aussi posé des lasers afin de reproduire parfaitement le monument en trois dimensions. 

"C’est un des monuments les plus complexes qu'on ait jamais scannés. On a, à l’intérieur même de la basilique, un réseau labyrinthique, des pièces cachées aux visiteurs, des couloirs, des escaliers", explique l’architecte de formation. La représentation 3D permet de comprendre la façon dont l’édifice s’est construit – et reconstruit – au fil des siècles. "C’est une vraie leçon que de découvrir la créativité des architectes qui ont répondu à des questions spirituelles mais aussi très pragmatiques", souligne Yves Ubelmann.

Pour rendre compte de l’ingéniosité des bâtisseurs de l’époque, Iconem a participé à la conception de l’exposition immersive qui s’ouvrira bientôt au grand public sous les toits de la basilique Saint-Pierre.

Le choc de l’incendie de Notre-Dame 

La numérisation de ce patrimoine d’exception comporte un rôle de sauvegarde qui apparaît au patron de la start-up de plus en plus évident. "J’avais visité la forêt de Notre-Dame de Paris quelques mois avant l’incendie avec l’objectif de la numériser", confie-t-il. Mais des opérations de numérisation plus urgentes avaient renvoyé à plus tard le projet parisien. "Cela a été un choc. J’ai compris que les priorités ne sont pas toujours celles qu’on croit et qu’il faut scanner rapidement lorsqu’on a accès à un lieu", estime-t-il. Avec son équipe, Yves Ubelmann souhaiterait pouvoir intervenir sur d’autres cathédrales en France, des édifices d’exception qui n’ont pas la même publicité que celle de Paris mais qui recèlent elles aussi bien des trésors.

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